GARNAUD Louis

Par Jean-Luc Labbé

Né le 30 décembre 1871 à Saint-Léger (Saône et Loire), mort en 1965 à Brion (Indre) ; ouvrier bourrelier à Issoudun (Indre) puis « fabriquant de colliers » ; syndicaliste CGT ; socialiste autonome à Issoudun.

Fils d’un domestique au Creuzot, domicilié 3 rue de Montélimar en 1899 alors qu’il était depuis peu à Issoudun puis rue du Cerf, marié à la couturière Marie-Juliette Audard (1873-1951) le 16 janvier 1899, Louis Garnaud fut en novembre 1905 l’un des fondateurs et le secrétaire du Syndicat CGT des ouvriers bourreliers et selliers d’Issoudun. Ce nouveau syndicat, dont Emile Bougault assuma la responsabilité de trésorier, comptait une petite vingtaine de membres.
Louis Garnaud fit l’objet d’une fiche individuelle de police en 1907 (ADI M3520) : « … membre de la Bourse du travail, a présidé une réunion socialiste révolutionnaire et antimilitariste le 29 avril 1906 », réunion pour laquelle Mérigeon et Paul Blond étaient assesseurs. Cette réunion publique, dans la salle du théâtre, se situait à l’apogée du syndicalisme révolutionnaire qui marquait alors l’activité de la Bourse du Travail et l’Union locale CGT. Au cours de ces années 1905-1907, au titre de son syndicat des bourreliers, Louis Garnaud était membre du conseil d’administration de La Bourse du Travail.
Mais, parallèlement, Louis Garnaud était depuis le début des années 1900 engagé politiquement avec la fédération socialiste autonome. Il fut à Issoudun l’un de ceux qui refusèrent d’adhérer au PSU en 1906 et se manifesta comme un opposant déterminé au député-maire (guesdiste puis socialiste unifié) Jacques Dufour. En 1908, Louis Garnaul fut candidat aux élections municipales de 1908 sur la liste des républicains-socialistes dont le chef de file était Jules Devaux. La campagne électorale contre le maire sortant Jacques Dufour fut marquée par de violentes polémiques dont profita la droite pour obtenir une majorité au conseil municipal. Suite à cette victoire de la droite, plusieurs syndicats cessèrent toute activité dont celui des bourreliers. Il semble qu’à la suite de cet épisode Louis Garnaud cessa d’être ouvrier bourrelier puisqu’il se qualifia de « fabriquant de colliers en cuir » (artisan ?) lorsqu’il fut candidat (non élu) au conseil d’arrondissement (canton d’Issoudun-nord) en 1910 au nom de la Fédération républicaine socialiste autonome. Lors des élections municipales de 1912, comme pour celles de 1908, Louis Garnaud fut candidat sur la liste de Jules Devaux contre celle des socialistes unifiés conduite par Jacques Dufour qui avaient été réélu député en 1910. Et une nouvelle fois, la droite emporta la majorité au conseil municipal, victoire dont le Sous-préfet put écrire au Préfet qu’elle n’était due qu’à la division des socialistes.
Au-delà de cette année 1912, aussi bien Louis Garnaud que Jules Devaux ne firent plus parler d’eux. Ils n’étaient pas candidat en 1919 lorsque les socialistes unifiés regagnèrent la mairie d’Issoudun.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195144, notice GARNAUD Louis par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 4 septembre 2017, dernière modification le 26 mai 2018.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Arch. Dép. Indre, relevés des bureaux syndicaux et élections – Encyclopédie socialiste de 1921 (son nom y déformé : « Gernaud »). – Notice de Louis Botella pour le Maitron.

En remplacement de la notice 176471

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