HAMÈS René, François.

Par Gérard Larue

Né le 5 octobre 1903 à Herserange arrondissement de Briey (Meurthe-et-Moselle), mort le 15 octobre 1976 à Marchais-Beton (aujourd’hui commune déléguée de la commune nouvelle de Charny-Orée-de-Puisaye, Yonne) ; comptable, cantonnier à la SNCF ; militant communiste ; conseiller municipal de Garges-lès-Gonesse (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) en 1935 ; déporté à Mauthausen (Autriche).

Fils de Michel Hamès, journalier, et de Thérèse Kass, sans profession, il s’était marié le 1er septembre 1928 à Paris (Ier arr.) à Élise Chapeau née le 2 mai 1899 à Angoulême (Charente), ils eurent trois enfants. Le couple demeurait depuis décembre 1940 au 6 avenue de la République à Stains (Seine, Seine-Saint-Denis), venant du 10 de la même avenue et antérieurement du 47 rue de la Pinsonne à Garges (Seine-et-Oise, Val-d’Oise).
Membre très actif du Parti communiste, ex-secrétaire de la cellule du lotissement de la Lutèce à Garges de 1936 à son départ au front, il avait été élu conseiller municipal communiste de Garges aux élections complémentaires de 1935. Après avoir été comptable à Paris du 8 juillet 1935 au 30 novembre 1934, il fut employé depuis le 23 mai 1938 comme commis au service de l’état civil à la Mairie de Stains.
Mobilisé le 26 août 1939, il fut démobilisé le 27 août 1940, reprit son travail jusqu’en juillet 1941, date à laquelle il fut licencié par la délégation spéciale de Stains (Président Henri Bouveyron) en application des décisions préfectorales du 17 juillet 1940. Il fut alors employé en qualité de cantonnier auxiliaire à la SNCF, dépôt de la Plaine-Saint-Denis (Seine, Seine-Saint-Denis).
Une note du Préfet de Seine et Oise au Préfet de Police précisait en mars 1941 que le « nommé Hames a conservé de nombreuses attaches à Garges-lès-Gonesse où il se rendrait assez souvent, la nuit, avec le nommé Breuillet pour continuer leur propagande néfaste ». René Hames avait été pressenti par l’entourage de l’ex-député communiste Antoine Demusois pour contacter les anciens camarades de Garges afin de « remonter des groupes ». Sylla Declemy était responsable du matériel de la région de Gonesse, René Hames fut chargé de la perception des cotisations des militants du secteur de Garges, Arnouville, Gonesse, Goussainville.
Le 23 janvier 1942 il fut arrêté à la sortie de son lieu de travail par deux agents technique de la surveillance générale de la SNCF. Ces derniers venaient de trouver dans sa musette 900 tracts : « Le prix du pain augmente », « La Vie ouvrière », « Selon la volonté d’Hitler », « Lettre d’un prisonnier de guerre », « l’Humanité : de l’incendie du Reichstag à l’incendie de l’Europe ») et des brochures : « La Vie du parti », « Les Châtiments », « L’année terrible », tous d’inspiration communiste. Le 2 février suivant tombèrent à sa suite : Sylla Declemy, Victor Breidenstein, Louis Delavault, Marcel Peyrable, Charles Loisier, Raymond Fuchs.
René Hames fut condamné en mai 1942 à cinq ans de Travaux Forcés par le Tribunal Spécial de Paris, pour infraction au décret du 26 septembre 1939 : « participation active à la reconstitution de cellule clandestine. »
Il fut détenu successivement à la Santé, Fresnes, puis Fontevrault (Maine-et-Loire), Blois (Loir-et-Cher), puis Compiègne (Oise) d’où il fut déporté le 6 avril 1944 à Mauthausen sous le matricule N° 62522 dans un convoi de mille quatre cents quatre-vingt-neuf hommes. Il fut dirigé sur Melk et Ebensee d’où il fut libéré le 5 mai 1945 avec six cent quatre-vingt de ses camarades.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195155, notice HAMÈS René, François. par Gérard Larue, version mise en ligne le 11 septembre 2017, dernière modification le 11 septembre 2017.

Par Gérard Larue

SOURCES : Arch. PPo. 1 W 613, 77 W 1533. – AN Z4-126. – FMD Livre-Mémorial liste N° I.199 Ed. Tirésias, 2004. — État civil.

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