SCHULÉ Armand, Philippe, Edmond [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 28 février 1873 à Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne), mort en septembre ou octobre 1957 ; comptable ; anarchiste de Choisy-le-Roi.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Armand Schulé était le fils de Philippe, Edmond Schulé, peintre sur cristaux, et de Marie, Françoise Oger.
En 1888, il travaillait chez un receveur buraliste à Choisy puis ensuite pendant six ans comme comptable dans la maison Trochon, distillerie à Choisy.
Il était l’amant d’une couturière nommée Père.

Selon un rapport de police, Schulé se serait lié au début de l’année 1894 avec Émile Lenfant, un anarchiste de Choisy, céramiste, demeurant 8, rue de la Raffinerie qui lui aurait fait connaître Vaillant et les autres anarchistes de la localité. Schulé faisait du vélo avec Lenfant.
Mais dans une lettre au juge d’instruction Anquetil, Schulé donna une autre version : un dimanche d’août 1893, alors qu’il était dans le jardin de ses parents à Thiais, Vaillant engagea la conversation avec lui sur l’agriculture. Comme il sortait, Vaillant l’accompagna et lui parla d’astronomie. Armand Schulé se déclara fort intéressé par le sujet. Vaillant lui proposa de créer un cercle pour l’étudier. Schulé lui fit remarquer que la commune avait déjà une bibliothèque et qu’ils pouvaient en faire partie mais Vaillant ne voulut rien entendre, craignant de ne pas y trouver les livres nécessaires. Quelque temps après, le groupe fut fondé et les statuts du Cercle philosophique de Choisy dont fit partie Vaillant, déposés.

Schulé alla demander au 1er adjoint une salle à la mairie qui lui fut accordée. Il établirent un bureau où il tenait le poste de secrétaire-trésorier.
Deux conférences furent données : la première sur la végétation en Amérique, la seconde sur l’organisme humain.
Vaillant lui présenta Georges Munerel qu’il avait hébergé alors qu’il était sans travail et à qui il avait ensuite procuré une place à la faïencerie Boulenger.
Début novembre 1893, Vaillant leur annonça qu’il avait trouvé un bon emploi à Paris, il partit et Schulé ne le revit plus.

Le 21 avril 1894, Schulé se trouvait sur une liste des anarchistes de Choisy-le-Roi, son dossier portait le n°10208. Il était alors célibataire.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à l’encontre de Schulé, pour association de malfaiteurs.
Le 1er juillet, le commissaire de police de Choisy-le-Roi se présenta à son domicile, 99 avenue de Paris, qu’il occupait avec ses parents au deuxième étage, composé de 5 pièces, d’une cuisine et d’une entrée. Sa chambre avait une entrée particulière sur le palier.
La perquisition amena la découverte de 7 exemplaires de la Révolte datés du 27 janvier 1894, de 9 exemplaires du même journal datés du 3 février 1894 et de 7 exemplaires du 4 mars 1894.
Il fut conduit au Dépôt où on lui déclara que maintenant qu’il avait été arrêté comme anarchiste, il le serait à nouveau, chaque fois qu’auraient lieu de nouvelles rafles.
Incarcéré à Mazas le 4 juillet, il fut mis en liberté provisoire le 10 juillet.
Le 8 novembre 1894, il figurait sur une liste des 10 anarchistes en surveillance quotidienne de la circonscription de Choisy-le-Roi.
Le 29 juin 1895, le juge d’instruction Meyer prononça une ordonnance de non-lieu dans l’affaire d’association de malfaiteurs.

En novembre 1895, il se maria avec Jeanne Paire, couturière, à Choisy-le-Roi. Ils eurent une fille l’année suivante, Lucienne, Armande Schulé, qui fut institutrice.

Armand Schulé fut inhumé le 3 octobre 1957 au cimetière de Thiais (Val-de-Marne).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195192, notice SCHULÉ Armand, Philippe, Edmond [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 6 septembre 2017, dernière modification le 20 janvier 2022.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

SOURCES : Arch. de Paris D.3 U6 carton 50. — Arch. Préf. de police Ba 1500. — Registres journaliers d’inhumation, Cimetière parisien de Thiais (Généanet). — Données du site Généanet. — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

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