Le BARON Jean, Charles, Joseph

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 21 août 1901 à Bayeux (Calvados), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à la prison de Caen (Calvados) ; agent d’assurances ; résistant du réseau SR Alliance et du réseau Hector.

Jean Le Baron était le fils de Louis Numa, pharmacien et de Marguerite Thérèse Langle, sans profession. Il se maria le 28 juillet 1924 à Falaise (Calvados) avec Alice Marie Suzanne Bertin, dont il eut deux enfants. Il demeurait à Villers-Bocage (Calvados) où il exerçait la profession d’agent d’assurances.
Il entra dans la Résistance comme agent du réseau de renseignements au réseau de renseignements militaires Alliance avec le matricule F 340. Il appartenait également au réseau Hector.
Il fut arrêté à son domicile le 04 mai 1944 par la Gestapo.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Jean Le Baron fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela a duré deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France ».
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados) et sur le monument aux morts de Villers-Bocage (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195216, notice Le BARON Jean, Charles, Joseph par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 7 septembre 2017, dernière modification le 21 janvier 2021.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Marie-Madeleine Fourcade : L’Arche de Noé, Paris, éd. Plon 1989.— Mémorial de l’Alliance, 1948.— Site internet Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie.— Sgmcaen.free.fr/resistance/reseau-alliance.htm.— Mémorial GenWeb.

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