BRANDOUY Eugène, Maurice [pseudonyme dans la Résistance : Colin]

Par Jean-Marie Guillon

Né le 7 septembre 1900 à Anduze (Gard) ; cheminot ; communiste ; Franc-tireur et partisan (FTP).

Fils de Victorin Brandouy et de Césarine Blanc, marié, sans enfant, Eugène Brandouy travaillait pour la SNCF à Marseille (Bouches-du-Rhône) depuis 1921. Il était conducteur de machine-outil aux ateliers de Marseille-Prado. Militant communiste depuis 1928, il appartenait à la cellule des cheminots, section des Ateliers marseillais. Il fut arrêté au début mai 1943 après la chute de Paul Romeyer*, responsable militaire FTP. Il reconnut avoir été contacté en mars 1943 et avoir accepté de former un groupe de FTP cheminots, tout en niant l’avoir fait. Il précisa avoir cessé toute activité après la dissolution du parti communiste. La police avait retrouvé chez Romeyer des rapports de lui sur les moyens de saboter les wagons en jetant du verre et du sable dans la boite à huile. Dans son témoignage postérieur, il confirma cette méthode de sabotage (verre pilé et terre), mais affirma que son premier sabotage aurait été de faire sauter le compresseur de son atelier pour provoquer sa paralysie. Écroué à la prison d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) le 6 mai, il fut condamné à deux ans de prison par la section spéciale près de la cour d’appel de cette ville le 11 mai 1944. Mais il avait fait partie du groupe de vingt-sept prisonniers que les FTP d’Aix-en-Provence avaient fait évader dans la nuit du 23 au 24 avril 1944 avec la complicité d’un gardien. La Section spéciale de la cour d’appel d’Aix le jugea donc par défaut. Le préfet régional n’en prit pas moins un arrêté d’internement administratif au camp de Saint-Sulpice-la-Pointe (Tarn) le 27 mai 1944. Après cette évasion qui conduisit les évadés à se cacher à la ferme Lambruisse, au pied de la montagne Sainte-Victoire, il fut affecté dans un maquis FTP de la région et participa aux combats de la Libération. Il était alors lieutenant FTP et fut décoré de la Croix de guerre avec palmes et de la médaille des évadés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195261, notice BRANDOUY Eugène, Maurice [pseudonyme dans la Résistance : Colin] par Jean-Marie Guillon, version mise en ligne le 9 septembre 2017, dernière modification le 9 décembre 2020.

Par Jean-Marie Guillon

SOURCES : Arch. dép. Bouches-du-Rhône 5 W 169, 8 W 67, 2663 W 2. — site mémoire des hommes SHD Vincennes GR 16 P 87770 et Caen SHD/ AC 21 P 626139 à consulter). — Louis Gazagnaire, Dans la nuit des prisons, Paris, Éditions sociales, 1973, p. 232. — Léo Lorenzi, Pascal Posado et 150 témoins, 1938-1945, les communistes face à la tourmente dans les Bouches-du-Rhône, Marseille, Fédération des Bouches-du-Rhône du P.C.F et Amicale des vétérans, 1995, p. 86 et 100 (extraits du témoignage Brandouy). — Robert Mencherini, Résistance et occupation (1940-1944), tome 3 de Midi rouge, ombres et lumières, Paris, Syllepse, 2011.

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