Par André Balent
Né à Alais [Alès] (Gard) le 11 avril 1924, mort en action de combat le 28 mai 1924 à La Parade (Lozère) ; résistant ; membre du maquis Bir Hakeim (Armée secrète)
Jean Rampon était le fils d’Albin, Laurent et de Nelly, Léonie Viala. Il demeurait chez ses parents à Alès. Il avait une cicatrice à la joue gauche qui expliquait l’un de ses pseudonymes, « Le Balafré ».
Au début de mai 1944, convoqué au STO, il décida de prendre le maquis. Il quitta Alès pour les Cévennes cherchant le contact avec le maquis Bir Hakeim commandé par Jean Capel. Il est possible qu’il ait accompagné un autre réfractaire alésien, Aimé Teyssier. Le fait qu’il se trouvait à l’Hôtel du Fangas, au mont Aigoual (commune de Valleraugue, Lozère), le dernier cantonnement du maquis dans les Cévennes.
Dans la nuit du 24 au 25 mai 1944, l’hôtel fut menacé par l’attaque de GMR et de miliciens. Capel ordonna au maquis de se déplacer vers le Causse Méjean (Lozère). Rampon appartenait au groupe, le plus nombreux qui effectua le trajet à pied. Le 27 au soir, il arriva au village de La Parade (Lozère) après deux jours d’une marche exténuante entrecoupée de combats. Il fut hébergé au hameau de La Borie, à proximité du village.
Le lendemain matin, les forces d’occupation (Allemands et Arméniens de l’Ost Legion venues de Mende parvenaient à encercler La Parade et La Borie. Un long combat allait les opposer aux maquisards de Bir Hakeim jusqu’à quatre heures de l’après-midi environ . Bien avant cette issue fatale pour le maquis, Jean Rampon participa à la tentative de sortie, à la suite d’un des seconds de Capel, Georges Valézi, alias « capitaine Brun »*. Une rafle de fusil-mitrailleur le faucha mortellement avec huit autres maquisards ; Seuls René Fages alias « Bataille » et Pierre Damiani alias « Popeye », bien que blessés furent des quelques-uns qui purent échapper au massacre ou à la capture ;
Le 29 mai 1944, le corps de Jean Rampon fut inhumé au cimetière de La Parade. Son identification par Anna Rousseau, résistante dont le mari périt dans les combats de La Parade et secrétaire du CDL de la Lozère, fut extrêmement difficile. Son corps ne fut reconnu qu’en avril 1945. L’acte de décès, dressé en mairie de La Parade le 9 avril 1945, indique son grade (lieutenant) qui lui avait été reconnu en qualité de FFI. Il portait aussi la mention de « mort pour la France ». Son corps fut ensuite ré-inhumé le 15 mai 1957 à la nécropole des maquis de Chasseneuil-sur-Bieuvre (Charente).
Son nom fut inscrit sur le monument aux morts d’Alès, à La Parade sur le monument commémoratif des victimes du maquis Bir Hakeim, mortes au combat ou exécutées (28 et 29 mai 1944). Il est également gravé à Mourèze (Hérault) sur le grand mémorial érigé en l’honneur des maquisards de Bir Hakeim morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944.
Voir : La Parade, 28 mai 1944
Par André Balent
SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM , accompagné d’un livret pédagogique, 27 p., Paris, 2006. — MemorialGenWeb, site consulté le 12 septembre 2017.