BEAUJEAN Fernand, Auguste, Paul

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 21 juillet 1921 à Cancale (Ille-et-Vilaine), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Plumelec (Morbihan) ; FFL-SAS.

Fernand Beaujan et son épouse en 1943
Fernand Beaujan et son épouse en 1943
SOURCE  : Site FFL-SAS

Fernand Beaujan était le fils de Georges Auguste Beaujean, marin, et d’Eugénie Marie Louise Outy, domiciliés à cancale (Ill-et-Vilaine). Domicilié à Paris (XIe arr.), il avait épousé Antoinette Elisa Nehlig à Londres le 30 octobre 1943.

Engagé dans la Marine nationale, il passa en Espagne et rejoignit la Grande-Bretagne où il fut intégré aux Forces aériennes françaises libres (FAFL) sous le matricule 36208. Il fut affecté au 2e régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) ou 4e SAS (Special Air Service) du commandant Bourgoin, qui fut parachuté en Bretagne à partir du 6 juin 1944. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. De nombreux résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel (Morbihan).

Parachuté à la mi- juin 1944, le soldat de 2e classe Fernand Beaujean rejoignit le camp de Saint-Marcel qui fut attaqué en force par la Wehrmacht le 18 juin 1944. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI-FTPF se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Fernand Beaujean se trouvait à Kérihuel en Plumelec au PC du capitaine Marienne lorsque, le 12 juillet 1944 à l’aube, un détachement du SD (Sicherheitsdienst, Service de sécurité de la SS) et d’agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) surprit dans leur sommeil les SAS et les FFI installés à Kérihuel. Dix-huit hommes, contraints de s’allonger sur le sol, furent exécutés sur l’aire de battage de la ferme :

- sept parachutistes SAS : Fernand Beaujean, le capitaine Pierre Marienne qui fut tué le premier, le lieutenant François Martin, les sergents Jean Marty et Jacques Mendès-Caldas, Albert Bletterie, et Louis Hanicq ;
- huit combattants FFI : le lieutenant Eugène Morizur,, Henri Denoual, Raymond Garaud, André Gondet, Georges Grignon, Pierre Le Bomin, Emmanuel Le Breton et Henri Louail ;
- trois cultivateurs de Kérihuel : Alexandre Gicquello, son fils Rémy Gicquello, et Fernand Danet, accusés de les avoir hébergés.

Sur le registre de l’État-civil de Plumelec, l’acte de décès numéro 48 fait mention de la découverte le 13 juillet 1944 au village de Kérihuel, immédiatement au nord de la maison de M. Gicquello, du corps d’un individu de sexe masculin inconnu dont le décès semblait remonter à environ trente-six heures. Par un jugement du tribunal civil de Ploërmel rendu le 5 décembre 1946 et retranscrit en mairie de Plumelec le 23 janvier 1947, ce corps a été reconnu comme étant celui de Fernand Beaujean.

Fernand Beaujean a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL.

À Plumelec, le nom de Fernand Beaujean est inscrit sur le monument commémoratif de Kérihuel, sur le monument aux morts 1939-1945 et sur le mémorial des parachutistes SAS de la France libre érigé au moulin de la Grée.
Il figure aussi sur le monument aux morts de Cancale (Ille-et-Vilaine) et sur le mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195531, notice BEAUJEAN Fernand, Auguste, Paul par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 19 septembre 2017, dernière modification le 16 décembre 2021.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Fernand Beaujan et son épouse en 1943
Fernand Beaujan et son épouse en 1943
SOURCE  : Site FFL-SAS
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945</br>de Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945
de Plumelec
Sur le mémorial SAS de Plumelec
Sur le mémorial SAS de Plumelec
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Le mémorial international des SAS</br> à Sennecey-le-Grand
Le mémorial international des SAS
à Sennecey-le-Grand
SOURCE : Site 22sas12.over-blog.com

SOURCES : AVCC, Caen, cote AC 21 P 16 645. — SHD, Vincennes, GR 16 P 41505. — Henry Corta, Les Bérets rouges, Amicale des anciens parachutistes SAS, Société nationale des entreprises de presse, 1952. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux, Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Kristian Hamon, Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — Site Internet FFL-SAS (photo). — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État-civil, Cancale (acte de naissance) ; Plumelec (acte de décès et transcription du jugement du tribunal civil de Ploërmel).

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