HANICQ Louis, dit MORIN Marcel

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 30 janvier 1911 à Valenciennes (Nord), exécuté sommairement le 12 juillet 1944 à Plumelec (Morbihan) ; FFL-SAS.

Louis Hanicq
Louis Hanicq
SOURCE  : Site FFL-SAS

Louis Hanicq, dit Marcel Morin, est le fils de Louis Hanicq et de Léontine Vanhercq. Il avait épousé Suzanne Gente, et le couple était domicilié à valenciennes (Nord).

Il s’engagea à la Légion étrangère en mai 1939. Après avoir participé à la campagne de Norvège en mai-juin 1940, il fut affecté au 1er régiment étranger d’infanterie (1er REI) en Algérie, puis en août 1941 à la 4e demi-brigade mobile de la Légion étrangère (4e DBMLE) en Afrique occidentale française. En novembre 1943, il intégra à Alger le Bureau central de renseignements et d’action (BCRA) de la France libre et rejoignit la Grande-Bretagne en janvier 1944. Recruté dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL) sous le matricule 56112, il fut affecté au 2e régiment de chasseurs parachutistes (2e RCP) ou 4e SAS (Special Air Service) du commandant Bourgoin, qui fut parachuté en Bretagne à partir du 6 juin 1944. La mission des SAS était de saboter les voies de communication et de rassembler, équiper, former, encadrer les maquis bretons, avec pour objectif d’empêcher ou au moins de retarder le transfert vers le front de Normandie des troupes allemandes stationnées en Bretagne. De nombreux résistants appartenant aux Forces françaises de l’intérieur (FFI) et aux Francs-tireurs et partisans français (FTPF) furent regroupés et armés dans le camp de Saint-Marcel (Morbihan).
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Parachuté le 10 juin 1944, le soldat de 1ère classe Louis Hanicq rejoignit le camp de Saint-Marcel qui fut attaqué en force par la Wehrmacht le 18 juin 1944. Après avoir livré combat durant toute la journée en infligeant de lourdes pertes aux troupes allemandes, parachutistes SAS et FFI-FTPF se replièrent en bon ordre et se dispersèrent. Après cette dispersion, la Feldgendarmerie, la Wehrmacht appuyée par de nombreux détachements de soldats russes, géorgiens et ukrainiens rassemblés dans les « unités de l’Est », les agents de l’Abwher (service de renseignements de la Wehrmacht) et du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS), ainsi que les agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) et les miliciens bretons du Bezen Perrot, se lancèrent dans une traque implacable des parachutistes SAS, des FFI-FTPF, de leurs dépôts d’armes, et de tous ceux qui les hébergeaient et les ravitaillaient. Rafles, arrestations, tortures, et exécutions sans jugement de SAS et de résistants, incendies de fermes, pillages et massacres de civils se multiplièrent dans tout le département du Morbihan.

Louis Hanicq se trouvait à Kérihuel en Plumelec au PC du capitaine Marienne lorsque, le 12 juillet 1944 au petit matin, un détachement du SD (Sicherheitsdienst, Service de sécurité de la SS) et d’agents français de la FAT 354 (Front Aufklärung Truppe) surprit les SAS et les FFI dans leur sommeil. Dix-huit hommes, contraints de s’allonger sur le sol, furent exécutés sur l’aire de battage de la ferme :
- sept parachutistes SAS : le capitaine Pierre Marienne qui fut tué le premier, le lieutenant François Martin, les sergents Jean Marty et Jacques Mendès-Caldas, Albert Bletterie, Fernand Beaujean et Louis Hanicq ;
- huit combattants FFI : le lieutenant Eugène Morizur,, Henri Denoual, Raymond Garaud, André Gondet, Georges Grignon, Pierre Le Bomin, Emmanuel Le Breton et Henri Louail ;
- trois cultivateurs de Kérihuel : Alexandre Gicquello, son fils Rémy Gicquello, et Fernand Danet, accusés de les avoir hébergés.

Sur le registre de l’État-civil de Plumelec, l’acte de décès numéro 48 fait mention de la découverte le 13 juillet 1944 au village de Kérihuel, immédiatement au nord de la maison de M. Gicquello, du corps d’un individu de sexe masculin inconnu dont le décès semblait remonter à environ trente-six heures. Par un jugement du tribunal civil de Ploërmel rendu le 5 décembre 1946 et retranscrit en mairie de Plumelec 23 janvier 1947, ce corps a été reconnu comme étant celui de Louis Hanicq.

Louis Hanicq a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFL.

À Plumelec, le nom de Louis Hanicq est inscrit sur le monument commémoratif de Kérihuel, sur le monument aux morts 1939-1945 et sur le mémorial des parachutistes SAS de la France libre érigé au moulin de la Grée.
Il figure aussi sur le monument aux morts d’Anvin (Nord) et sur le mémorial international des SAS à Sennecey-le-Grand (Saône-et-Loire).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195532, notice HANICQ Louis, dit MORIN Marcel par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 19 septembre 2017, dernière modification le 7 janvier 2022.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Louis Hanicq
Louis Hanicq
SOURCE  : Site FFL-SAS
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument de Kérihuel en Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945 de Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945 de Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945</br>de Plumelec
Sur le monument aux morts 1939-1945
de Plumelec
Sur la mémorial SAS de Plumelec
Sur la mémorial SAS de Plumelec
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Le mémorial international des SAS</br> à Sennecey-le-Grand
Le mémorial international des SAS
à Sennecey-le-Grand
SOURCE : Site 22sas12.over-blog.com

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 52 954. — SHD, Vincennes, GR 16 P 285130. — Henry Corta, Les Bérets rouges, Amicale des anciens parachutistes SAS, Société nationale des entreprises de presse, 1952. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Joseph Jégo, 1939-1945 Rage Action Tourmente au Pays de Lanvaux (photo), Imprimerie La Limitrophe, 1991. — Kristian Hamon, Agents du Reich en Bretagne, Morlaix, Skol Vreizh, 2011. — Site Internet FFL-SAS (photo). — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État-civil (acte de décès et jugement du tribunal civil de Ploërmel).

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