BRAINE Robert

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 6 juillet 1906 à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), mort à l’hôpital le 8 septembre 1944 à Besançon (Doubs), des suites de blessures ; rectifieur ; militant communiste de Meurthe-et-Moselle ; résistant et commandant de maquis FTPF puis FFI.

Robert Braine était le fils de Auguste Nicolas François, commerçant et de Marie Léonie Collinet. Il se maria avec Jeanne Angèle Dauphin et en eut 4 enfants.
Son père était de nationalité belge et émigra en France pour s’installer comme commerçant à Pont-à-Mousson. Robert Braine fut secrétaire des Jeunesses communistes puis de la cellule communiste à Villerupt (Meurthe-et-Moselle). Il était ouvrier métallurgiste et rectifieur aux Aciéries de Micheville à Villerupt (Meurthe-et-Moselle). Membre de la section communiste de Villerupt jusqu’au 24 août 1939, il fut candidat aux élections cantonales de 1937 dans le canton de Longwy (Meurthe-et-Moselle).
Mobilisé en 1939 au 63e Régiment de [?], il fut fait prisonnier le 15 juin 1940. Il fut rapatrié sanitaire le 14 septembre 1942 à cause de problèmes de vue et démobilisé le 26 octobre. Sa famille avait été évacuée de Meurthe-et-Moselle et se réfugia à Lyon (3e arrondissement), 20 Rue Sainte-Pauline. Il s’installa avec elle durant l’occupation et organisa les unités FTP à Lyon en 1942 puis devint commandant, sous le pseudonyme de "Marceau". Il s’installa ensuite dans son département d’origine puis à Besançon en juin 1944. Sous le nom de Coulon, il fut employé dans la société SITOP. Il prit le 1er juillet le commandement du maquis FTPF "Jean Compagnon", installé à Pouilley-les-Vignes (Doubs), sous le nom de « commandant Marceau ». Composée en majorité d’agents SNCF, il en fit une unité militaire, le Groupe des Fusiliers-Marins, intégrée le 6 septembre 1944 comme unité régulière des Forces françaises de l’intérieur (FFI), dans le Groupement de Besançon. Le 8 septembre 1944, lors des combats pour la libération de la ville, il effectuait une patrouille en compagnie du cheminot et aspirant Louis Billot dans le quartier Montjoux. Les deux hommes eurent un accrochage avec l’ennemi, rue de l’Épargne. Robert Braine fut touché au genou droit et se pencha vers Louis Billot grièvement blessé. Il reçut alors à bout portant, une balle dans le dos, entraînant une plaie perforante de la poitrine. Porté au poste de secours, il fut soigné par le Docteur André Ledoux, puis transporté sur un brancard à la Clinique Humbert, 16 avenue Carnot où il mourut à son arrivée. Il eut le temps de prononcer les paroles : « Je meurs pour la France et mes enfants ».
L’acte décès fut dressé le 10 septembre sur la déclaration de son épouse, âgée de 27 ans.
Le 11 septembre 1944, il reçut des obsèques nationales à l’Institution Saint-Joseph, avenue Fontaine Argent. Il fut inhumé provisoirement au cimetière Saint-Ferjeux et ensuite dans le carré militaire du cimetière Saint-Claude, à Besançon.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 16 mai 1945, sur avis du Secrétaire Général des Anciens Combattants.
Il fut homologué au grade de lieutenant des FFI par décret du 2 février 1958, dossier SHD GR 16 P 87425 (nc). Il fut nommé Chevalier de la Légion d’Honneur le 5 mai 1950 et reçut la Médaille de la Résistance le 23 juillet 1965, à titre posthume.
Son nom figure sur la stèle commémorative 1939-1945, place de la Liberté, à Besançon (Doubs) et sur le monument aux morts de Villerupt (Meurthe-et-Moselle).
Une rue de Villerupt porte son nom : rue Robert Braine, commandant FTP. La rue de Chastres-Montjoux, où il fut blessé porte aujourd’hui le nom d’avenue du Cdt Marceau-Cdt Braine.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195533, notice BRAINE Robert par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 21 septembre 2017, dernière modification le 9 mai 2020.

Par Jean-Louis Ponnavoy

Tombe dans le carré militaire du cimetière Saint-Claude à Besançon.

SOURCES : Arch. Dép. Meurthe-et-Moselle, série M. — La Voix de l’Est, 5 juin 1937. — Bernard Carré blog Humeur des Chaprais. — Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier "Le Maitron", 4e et 5e périodes 1914-1939 et 1940-1968, t. 33. — Memorial Genweb. — Jean-Claude Magrinelli, Militants ouvriers de Meurthe-et-Moselle sous l’Occupation. Dictionnaire biographique, Nancy, 2020.— État civil (acte de décès).

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