VENDEL Jules [Dictionnaire des anarchistes]

Par Dominique Petit

Né le 2 avril 1861 à Chevry (Ain) ; garçon cuisinier ; anarchiste parisien.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman.
Métropolitan museum of art. New-York.

Célibataire, il travaillait chez le restaurateur Legros à la Ménagère, boulevard Bonne nouvelle. Il travaillait de 6h du matin à 8h du soir. Il demeurait 27 rue Saint-Sauveur.
De la classe 1882, il tira au sort à Gex (Ain) le n°40, puis fut réformé pour infirmité.
Vendel arriva à Paris en 1884, venant de Chevry. Il fut employé aux cuisines chez Philippe au Palais Royal, chez Duchesne au Palais Royal, chez Barate aux Halles.
Jules Vendel fut condamné à Paris le 21 septembre 1891 à 4 mois de prison pour outrage et rébellion aux agents, délits commis au cours d’une manifestation place de l’Opéra, à l’occasion de la représentation de « Lohengrin ».
Vendel assistait régulièrement aux réunions dominicales de la salle Horel. Il était en relations avec Duprat, Dupont, Vinchon, Cherville, Leboucher.
Il était ami intime de Chalbret et de Faugoux. Il avait connu Faugoux dans un restaurant, assista avec lui à quelques réunions anarchistes en 1891 (93 Faubourg du Temple, Salle Horel rue Aumaire). Il fit parti avec eux, selon un rapport de police, du Groupe de la Reprise qui dévalisait les étalages. Faugoux lui fit connaître Constant Martin, Baudelot, Laurens.
Vendel fut accusé d’avoir participé au vol de dynamite de Soisy-sous-Etiolles et d’avoir réparti entre divers compagnons de Paris et de banlieue, une certaine quantité des cartouches volées. Arrêté le 29 février 1892, en pleine rue, Faubourg du Temple, il passa 5 jours au secret au Dépôt, puis fut transféré à la maison d’arrêt de Corbeil où il retrouva Faugoux, Chalbret et l’un des frères Etiévant. Inculpé de vol de dynamite, il fut mis à la disposition du parquet de Corbeil.
Il fut inscrit sur la liste des anarchistes militants de la Seine le 1er avril 1892.
Dès le premier interrogatoire, il établit son alibi en assurant qu’il se trouvait, le soir du vol de Soissy, dans un cabaret du boulevard d’Italie. Il désigna deux militaires du 4e bataillon de chasseurs comme témoins. Après enquête, ces faits furent reconnus exacts le 23 avril, mais il fut mis deux jours au cachot, au au pain sec et à l’eau, pour être sorti de sa cellule la tête découverte. Un règlement spécial imposait aux anarchistes détenus à Corbeil, l’obligation de se couvrir la tête d’une cagoule quand ils descendaient au préau, et même quand ils allaient chercher leur gamelle. Vendel fut mis en liberté le 16 mai suivant. Il bénéficia d’une ordonnance de non-lieu. Les anarchistes le soupçonnèrent alors de les avoir trahis.
Vendel aurait été lié avec Ravachol.
Le 30 juin 1894, le préfet de police délivra un mandat de perquisition et d’amener à son encontre, pour association de malfaiteurs.
Le 1er juillet à 4h45 du matin, la police se présenta à son domicile, une chambre située au premier étage, la perquisition ne donna aucun résultat. Il fut envoyé au Dépôt, puis incarcéré à Mazas le 4 juillet 1894. Vendel fut mis en liberté provisoire le 12 juillet. Le juge d’instruction Henri Meyer, délivra une ordonnance de non-lieu le 29 juin 1895, concernant l’affaire d’association de malfaiteurs.
En 1895, dans l’Ain, Jules Vendel, aurait exhibé « deux cartouches de dynamite de différentes longueurs » et exposé en public les principes de « la force explosive ».
Il figurait sur une liste des anarchistes résidents dans la Seine en 1895 (2e arrondissement), son dossier portait le n°326.219.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195583, notice VENDEL Jules [Dictionnaire des anarchistes] par Dominique Petit, version mise en ligne le 22 septembre 2017, dernière modification le 16 novembre 2022.

Par Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman.
Métropolitan museum of art. New-York.
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman.
Métropolitan museum of art. New-York.

SOURCES : Arch. de Paris D.3 U6 carton 50 — Arch. Préf. pol. BA 1500 — Les anarchistes contre la République par Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine. — Arch. départ. de l’Ain. M 934/1 — Coordination des libertaires de l’Ain : http://www.cla01.lautre.net/Anarchives-de-l-Ain-1-Les-anneesLa Justice 22 mai 1892.

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