LE BRUSQ Hervé

Par Gilles Pichavant

Né le 24 octobre 1869 à Ploaré, actuelle commune de Douarnenez (Finistère), mort le 25 mai 1931 à Brest (Finistère) ; musicien ; président du syndicat des artistes musiciens de Brest ; Socialiste SFIO, conseiller municipal, adjoint au maire spécial pour le quartier de Recouvrance ; Libre penseur, franc-maçon.

Hervé Le Brusq, en 1925
Hervé Le Brusq, en 1925

Fils d’un ouvrier scieur de long et d’une ménagère, Hervé Le Brusq naquit à Ploaré (Finistère) le 24 octobre 1869. Il passa son enfance dans le milieu populaire de Douarnenez (Finistère), les témoins sur son acte de naissance et de ceux de ses frères et sœurs, étant marins, soudeurs, tailleurs d’habits, et instituteurs.

On ne sait pas où ni comment Hervé Le Brusq apprit la musique mais le 9 février 1888, à Brest (Finistère) il s’engagea pour trois ans dans la Musique des équipages de la flotte, qu’il ne quitta qu’en 1917. Il était clarinettiste. Il gravit les échelons militaires en devenant quartier maitre de 2e classe en 1893, de 1ère place en 1899. Le 26 septembre 1912, il devint 2e maitre musicien de la Musique des équipages de la Flotte.

Le 15 juillet 1914, avec l’ensemble de la Musique des Équipages de la Flotte, il accompagna, en Russie, le Président de la République Poincarré et le président du conseil Viviani, qui voyageaient sur le cuirassé France, accompagné du cuirassé Jean Bart. les navires appareillèrent de Dunkerque pour Saint-Pétersbourg, et mouillèrent dans la Néva le 20 juillet. La Musique des équipages de la Flotte se produisit notamment le 22 juillet devant le tsar à Alexandria (Russie), résidence de la famille impériale. La délégation française rentra en France sur les deux cuirassés à la veille de la déclaration de guerre.

Démobilisé en 1917, il entra dans l’orchestre du cinéma Omnia-Pathé de Brest, dont il devint le chef d’orchestre dans les années 1920. Car c’est l’époque du cinéma muet, et l’orchestre accompagne la projection des films. En même temps il avait adhéré au syndicat des artistes musiciens de Brest dont il devint le président.

Il habitait au 33 rue Quartier-Maitre-Bondon à Recouvrance (Brest, Finistère). Ayant adhéré au parti socialiste, il se présenta sur la liste socialiste aux élections municipales de Brest en 1919, mais ne fut pas élu. De nouveau candidat en 1925, il fut élu conseiller municipal le 10 mai, lors du deuxième tour des élections, la liste socialiste SFIO emmenée par le maire sortant Léon Nardon. La liste remporta tous les sièges, dix d’entre eux ayant été élus dès le premier tour le 3 mai. En 1928, à la mort de Jules Puzin il devint adjoint au maire de Brest, et remplaça celui-ci au poste d’adjoint spécial chargé du quartier de Recouvrance. Il fut aussi délégué cantonal de l’enseignement laïque.

Le 11 mars 1895 à Douarnenez, Hervé Le Brusq avait épousé Marie-Catherine Cosmao, qui devint caissière au cinéma Omnia-Pathé de Brest. Ils n’eurent pas d’enfants. Au décès de son beau-frère, disparu en mer dans le Raz-de-Sein le 14 décembre 1896, le couple prit en charge leur neveu, René Cosmao, qui mourut de tuberculose chez eux, le 16 décembre 1898.

Le 25 mai 1931 à Brest, Hervé Le Brusq mourut, vraisemblablement de tuberculose, plusieurs parents habitant la même rue étant morts de cette maladie dans la période. Il fut inhumé civilement à Douarnenez. Lors de la cérémonie, son ami Jean Julien, socialiste et conseiller d’arrondissement de Brest prononça un hommage dans lequel il rappela son honnêteté et sa droiture, son engagement laïque et de libre penseur.

Hervé Le Brusq était titulaire des Palmes Académiques, et de la médaille militaire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195594, notice LE BRUSQ Hervé par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 23 septembre 2017, dernière modification le 6 août 2022.

Par Gilles Pichavant

Hervé Le Brusq, en 1925
Hervé Le Brusq, en 1925

SOURCES : Le Cri du Peuple, hebdomadaire socialiste, 9 mai 1925, 30 mai 1931 — La Dépèche de Brest, 20 aout 1924, 2 mars 1928, 26 mai 1931. — Arch. Dép. du Finistère, registre matricule Registre matricule N°623, classe 1887, bureau de Quimper (registre de l’année 1889). — Comment fut déclarée la guerre de 1914, de Raymond Poincarré, Flammarion, 1939 — Souvenirs de Mme Pichavant Simone, née Cosmao, petite nièce.

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