CRÉQUIE, Guy, Joseph

Par Nicolas Simonpoli

Né le 2 novembre 1943 à Villefranche-sur-Saône (Rhône) ; agent puis cadre EDF ; syndicaliste CGT, membre du bureau de l’UD-CGT du Rhône ; militant communiste de la fédération PCF du Rhône (1976-1986) ; membre du syndicat des écrivains de langues française (1985-2000).

La famille de Guy Créquie était ouvrière, sans attache militante. Son père, Achille Créquie, était magasinier pour l’entreprise Bonnet de Villefranche et sa mère, Armande Créquie était confectionneuse. Celle-ci, fille d’immigrés italiens, fervente catholique, était titulaire du Certificat d’études primaires. Elle aimait la littérature (des ouvrages de Zola, Tolstoi, Balzac, Bazin, Hugo, garnissaient la bibliothèque), la musique et la peinture. C’est elle qui suivit la scolarité de son fils, rendue difficile par une maladie oculaire qui le laissa une partie de son enfance quasiment aveugle. Après l’obtention du Certificat d’études primaires (1958), Guy Créquie fut orienté vers un CAP de vendeur en quincaillerie, qu’il obtint en 1961. Puis, au retour de son service militaire, effectué au centre de météorologie militaire de Strasbourg, il fut embauché chez EDF en juin 1964. L’année suivante il adhéra à la CGT. D’abord agent commercial, il intégra ensuite les services de la CCAS, en qualité d’agent de maitrise. En 1968, après une intervention remarquée lors du congrès de l’UD du Rhône, il fut sollicité pour devenir permanent. Il fut chargé des relations avec la jeunesse puis de la formation syndicale à l’échelle de la région Rhône-Alpes. Responsable syndical de 1968 à 1985, Guy Créquie fut également membre du Parti communiste français de 1967 à 1987. Élu au comité fédéral du Rhône, il participa aux écoles centrales d’un mois et de quatre mois. Au début des années 1980, l’organisation lui confia une mission « en direction des cultes ». Dans ce cadre, Guy Créquie noua de nombreux liens avec des personnalités religieuses de la région lyonnaise, ce dont il témoigna dans son premier livre Un communiste rencontre des catholiques (1981). La réception de cet ouvrage fut ambivalente. Critiqué par une partie des instances dirigeantes du PCF, il connut des appréciations positives de la part des institutions chrétiennes. Ce travail précédait plusieurs volumes consacrés à divers enjeux de société. En effet, à partir du début des années 1980, l’activité littéraire de Guy Créquie connut un essor important. Entre 1981 et 2017, plus de quinze ouvrages – dont plusieurs recueils de poèmes – parurent sous sa plume, dont une partie connut une traduction en langue anglaise.

En 1983, Guy Créquie décida de mettre un terme à son détachement syndical. Dans le but d’opérer une reconversion professionnelle, il présenta à deux reprises le troisième concours d’entrée à l’École nationale d’administration (ENA), « troisième voie » créée la même année par Anicet Le Pors, ministre communiste de la Fonction publique du second gouvernement Mauroy. S’il ne parvint pas à intégrer l’école, la préparation du concours lui permit d’entamer une reprise d’études universitaires à l’IEP de Paris. Celle-ci se poursuivit au sein de l’Université de Grenoble où il obtint, en 1986, un DESS en gestion des ressources humaines. Mieux assuré dans sa pratique des épreuves écrites, il se présenta au concours national de l’encadrement d’EDF, auquel il fut reçu second. Après quinze ans d’engagement syndical « permanent », sa réintégration s’effectua dans un service des ressources humaines qui le mettait directement en liens avec les organisations syndicales. Dans le but d’utiliser son expérience passée, la direction de l’entreprise lui confia le soin de rédiger un rapport sur l’application des lois Auroux dans les établissements EDF. À la fin des années 1990, une partie de son activité professionnelle s’effectuait au sein de la Fondation Entreprise Réussite Scolaire issue d’un partenariat entre la ville de Lyon et des entreprises de la région Rhône-Alpes. L’expérience dura quatre ans, Guy Créquie y acquit un statut de formateur auquel il tenait particulièrement pour l’avoir déjà expérimenté dans l’activité syndicale. Il encadrait les enseignants de la région lyonnaise, dispensa des cours portant sur les questions de sociétés et sur le monde de l’entreprise. Il prit sa retraite en 2003 mais il ne demeura pars inactif.

L’écriture n’était pas sa seule passion. Enfant, la découverte des films de Mario Lanza révéla chez lui une réelle passion pour le chant. Captivé par les ténors italiens, il exerça ses talents de chanteur au sein de la chorale de l’Eglise communale de Villefranche. En 1961, il se présenta aux sélections d’un radio-crochet organisé par la station radio Europe 1. Nommé pour une seconde audition à Paris, il craignit de se rendre seul à la capitale et abandonna le concours. En 2008, il reprit le chant et participa à plusieurs manifestations – « modestes » selon lui - organisées par la section culturelle de la fédération française de l’UNESCO. À ce titre, il chanta « la paix » dans de nombreux pays (Japon, Brésil, Suisse, Israël, etc.).

Guy Créquie était marié à Madeleine Rougies, agent EDF. Ils eurent un fils.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195624, notice CRÉQUIE, Guy, Joseph par Nicolas Simonpoli, version mise en ligne le 26 septembre 2017, dernière modification le 26 mars 2022.

Par Nicolas Simonpoli

SOURCES : Arch. IHS CGT (417 CFD). — Arch. IHS CGT du Rhône (PV du bureau). — Archi. du comité national du PCF. — Entretien avec Guy Créquie, mars 2016.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable