CHASSAING Henri

Par Claude Pennetier

Né le 29 septembre 1907 à Meyssac (Corrèze), mort le 28,avril 2000 à Bordeaux (Gironde) ; ouvrier ; militant communiste à Paris et en Gironde, secrétaire de la fédération communiste de Gironde.

Photo sur sa fiche de police de l’occupation

La mort accidentelle, en 1922, de son père, petit paysan radical socialiste, contraignit Henri Chassaing, après l’obtention du certificat d’études primaires et deux ans d’école primaire supérieure, à s’occuper de la propriété familiale avec son frère et sa mère. Celle-ci devint cuisinière. Il avait un frère, Baptiste, ajusteur, qui sera militant communiste, et deux sœurs, journalière et ménagère. Les ressources étant insuffisantes, il devint facteur intérimaire dans sa localité, puis partit à Paris en 1925.

Henri Chassaing entra à la TCRP comme wattman-receveur et se syndiqua. En août 1927, ayant sympathisé avec les manifestants qui protestaient contre l’exécution de Sacco et Vanzetti, il fut révoqué. Lui-même avait été blessé pendant les manifestations. Il adhéra alors aux Jeunesses communistes et y milita jusqu’à son départ pour le service militaire.

À son retour, il travailla dans le bâtiment, puis dans les produits chimiques et enfin dans les métaux (secrétaire de la section syndicale Hotchkiss) et adhéra au syndicat de la région parisienne. Il fut licencié de Dynamic, d’Hotchkiss et de deux maisons de Bagnolet pour son activité syndicale et politique. Membre du Parti communiste, il fut élu secrétaire du sous-rayon du XIe arr. de Paris de fin 1929 à 1931 ; il était également membre du bureau du 2e rayon (XIe et XXe arr., Montreuil, Bagnolet, Les Lilas, Le Pré-Saint-Gervais). Tauba Berkovitch Ossipovitch, dite Thérèse, militante d’origine juive russe, étant menacée d’expulsion, il fit un mariage blanc avec elle en août 1931. Elle resta connue sous le nom de Thérèse Chassaing. En 1932-1933, Henri Chassaing était membre de la direction du parti pour la région parisienne, secrétaire adjoint de la région Paris-Est (de fin 1932 à septembre 1934) et assumait la responsabilité de la MOI. Il fut candidat aux législatives de mai 1932 dans l’arrondissement de Domfront (Orne) et obtint 0,53 % des voix des électeurs inscrits. Il suivit une école régionale RP en 1931 et une école centrale en février 1933. En 1933-1934, secrétaire de la section de Bagnolet, il était aussi instructeur dans la région normande (Calvados, Orne, Manche). Du début de 1935 à juin-juillet 1936, Chassaing fut instructeur dans la région bordelaise (Gironde, Lot-et-Garonne, Gers) et, à la fin de 1936, devint secrétaire fédéral du Parti communiste en Gironde, poste qu’il occupa jusqu’à sa mobilisation le 1er septembre 1940. Depuis 1935, il avait pour compagne Régine Allo, ouvrière du livre et syndicaliste active, dont il eut une fille, Henriette (Camy Poirier). Deux autres filles naîtront par la suite.

Henri Chassaing milita également au Secours rouge à partir de 1929, à la Fédération des locataires et à la Fédération des officiers et sous-officiers républicains.
Au début de la guerre la police lui attribuait le métier de chauffeur-livreur et signalait son domicile 45 avenue Hoche à Bagnolet, en ajoutant "militant communiste notoire. Était spécialement chargé de la propagande parmi les étrangers et les coloniaux".

Incorporé au 1er régiment de dragons portés, régulièrement en contact avec le Parti communiste, Henri Chassaing fut fait prisonnier en Belgique à Orp-le-Petit le 13 mai 1940. De 1940 à 1943, il participa à la Résistance dans les camps où il fut successivement détenu, puis il organisa un réseau d’évasion au camp de Gratz (Autriche) et s’évada lui-même en avril 1944.

Dès son retour en France, Henri Chassaing reprit contact avec le Parti communiste. Il assuma la responsabilité de l’Interrégional I (siège à Nancy) jusqu’à la libération de cette ville en septembre 1944. Démobilisé le 24 décembre 1944, il fut réintégré dans le cadre normal du parti et travailla pendant quelques mois dans les services du comité central.

Revenu à Bordeaux au début de 1945, Henri Chassaing remplit les fonctions de secrétaire fédéral jusqu’en 1949. Il fut alors mis en cause pour manque de vigilance, et même un temps exclu. Réintégré deux mois plus tard, remis à la base, il demeura cependant membre du comité fédéral jusqu’en 1963 ; il avait été élu conseiller municipal en 1947. Il travaillait, depuis 1949, comme tôlier-carrossier et militait au syndicat des Métaux, dont il fut secrétaire de 1951 à 1954. En 1953, il fut également membre du bureau et du secrétariat de l’Union départementale des syndicats CGT et assura ces fonctions jusqu’en 1967. Il fut alors placé à la tête du service juridique au bureau de l’UD et y resta jusqu’en 1971, date à laquelle il fut élu maire de Bassens (Gironde) ; il participa à ce titre au conseil de la communauté urbaine de Bordeaux. Son mandat prit fin en 1977.
Il mourut suite à un accident de voiture en 2000.

Sa fille, Henriette dite Cany (26 octobre 1936 à Bordeaux, 24 février 2010), institutrice, fut députée européenne de 1979 à 1984 sous le nom de Poirier (épouse de l’instituteur Guy Poirier). Elle siégea au comité central du PCF et fut secrétaire fédérale pour la Gironde.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19563, notice CHASSAING Henri par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 janvier 2019.

Par Claude Pennetier

Photo sur sa fiche de police de l’occupation

SOURCES : Arch. comité national du PCF. — Arch. PPo. 393, 14 février 1932. — La Voix de l’Est, 1932. — Notes de Jacques Girault et de Guy Joubert. — « Deux hommes, deux parcours militants, une fidélité partagée », Aperçus d’histoire sociale en Aquitaine, Institut régional CGT d’histoire, sociale, n° 58, 3e trimestre 2000. — RGASPI, 495 270 4944, dossier au Komintern pas encore consulté.

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