Par Jean Sagnes
Né le 28 août 1908 à Vendargues (Hérault), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; militant communiste ; résistant.
Fils d’Émile Chassefière, cultivateur, et d’Eugénie Barthès, André Chassefière, ouvrier agricole d’Agde (Hérault), fit en 1928 son service militaire dans la marine. Il fut alors gravement malade et, son temps accompli, fut pensionné à 100 %. Malgré la maladie, il milita néanmoins au Secours rouge, à la CGT et, à partir de 1937, au Parti communiste. De juin 1937 à janvier 1938, il fut secrétaire de l’UL-CGT d’Agde qui regroupait les cantons d’Agde et de Florensac. Il était alors, dans l’Hérault, un des principaux responsables du passage en Espagne des volontaires des Brigades internationales avec P. Balmigère et V. Siciliano. Il était aussi chargé du transit clandestin d’armes destinées à l’Espagne républicaine et, à ce titre, relevait directement du comité central du PCF. En septembre 1939, non mobilisable, il quitta Agde pour Paris, échappant ainsi de peu à l’arrestation qui frappait de nombreux militants communistes de la région. En juin 1940, au moment de l’exode, il revint dans l’Hérault clandestinement, chargé de mettre en sûreté une partie de l’argent de la trésorerie centrale du PCF. Recherché par la police, il n’en renoua pas moins des contacts avec les militants communistes du Biterrois, une fois sa mission terminée. En septembre 1940, il partit pour la zone occupée et s’installa dans la région de Niort (Deux-Sèvres) où il assurait le passage de la ligne de démarcation à de nombreux militants.
Il passa ensuite dans la région parisienne où, sous le pseudonyme de « Benoît », ouvrier pâtissier, il continua son activité illégale. Il fut arrêté le 7 mars 1942, avec d’autres militants proches, comme lui, de la direction clandestine du PCF dans le cadre de l’affaire Cadras-Pican. Il fut emprisonné au fort de Romainville puis à la prison du Cherche-Midi où il fut mis au secret. Il a été fusillé le 21 septembre 1942 avec d’autres militants communistes emprisonnés. Il était célibataire.
Il fut enterré à Pantin.
Le retour de ses cendres à Agde, le 30 décembre 1947, donna lieu à une importante cérémonie où Paul Balmigère, secrétaire fédéral du PCF, prit la parole. Une rue d’Agde et trois cellules communistes héraultaises (à Agde, à Pézenas et à Sète) portent son nom.
Interné résistant.
Par Jean Sagnes
SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. PPo., activités communistes pendant l’Occupation, carton 3. – Le Travailleur du Languedoc, 1937-1938 et janvier 1948. – Les Communistes de l’Hérault dans la Résistance, s.d. – Interviews de L. Chassefière, son frère, à Pézenas, J. Dô à Vias, V. Siciliano, à Agde. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit., p. 205. — État civil. — Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 122860 (nc).