DUPUY Emmanuel, alias « Manu le Marseillais » dans la clandestinité

Par André Balent

Né le 9 février 1926 à Marseille (Bouches-du-Rhône), mort le 28 mai 1944 en action de combat à La Parade ; résistant, maquis Bir Hakeim (du Languedoc) de l’AS (Armée secrète)

C’était le fils de Paul, Joseph Dupuy et de Thérèse Dealna. Il résidait dans sa ville natale qu’il quitta peut-être pendant l’été 1943, comme d’autres Marseillais, pour se réfugier dans les Cévennes. En avril 1944, il habitait à Saint-Étienne-Vallée-Française (Lozère).
Il intégra le maquis Bir Hakeim (Voir Capel Jean) le 8 avril 1944 au lendemain de l’attaque d’un groupe de Feldgendarme par cette formation de résistants. Il participa aux combats qui suivirent, dans la Vallée Française, jusqu’au 12 avril.

À la suite de ces combats, une partie des maquisards se regroupa d’abord au Castanier (Sainte-Croix-Vallée-Française, Lozère). L’ensemble de Bir Hakeim se retouva au château des Fons (Bassurels, Lozère) et enfin près du mont Aigoual au Grand Hôtel du Fangas (Valleraugue, Gard). Dupuy, promu sergent du maquis fut hébergé dans ces cantonnements.

Pendant la nuit du 25 au 26 mai, le Grand Hôtel repéré par l’aviation d’observation allemande fut menacé par une attaque conjointe de GMR et de Francs gardes de la Milice. Capel donna l’ordre de quitter le lieux pour opérer une nouveau regroupement à La Parade, sur la causse Méjean (Lozère). Les maquisards furent répartis en deux groupes. La colonne motorisée acheminait, équipements et ravitaillement alors que le reste des maquisards dont faisait partie Emmanuel Dupuy se rendit à La Parade à pied. Pendant les deux jours de marche épuisante (26 et 27 mai) ils durent livrer quelques combats sporadiques contre les éléments collaborationnistes.
Le soir du 27 mai, ils arrivèrent enfin à La Parade. Le cantonnement fut établi au hameau de La Borie autour du « château » Lapeyre et à l’intérieur de celui-ci. Au petit matin, les forces d’occupation (Allemands et Arméniens de l’Ost Legion) venues de Mende (Lozère) et mises au courant de la présence Bir Hakeim sur le causse Méjean encerclèrent La Parade. Emmanuel Dupuy fut une des premières victimes de l’assaut de la Légion arménienne contre La Borie et le « château » Lapeyre.

Le 29 mai 1944, il fut inhumé dans une fosse commune du cimetière de La Parade. Identifié en septembre 1945 à la suite de l’enquête dirigée par Anna Rousseau, secrétaire du CDL de la Lozère et épouse de l’une des victimes du combat de La Parade (Jean Rousseau*, alias « capitaine Brun », l’un des adjoints de Capel), son acte de décès fut consigné dans le registre de l’état civil de La Parade le 26 avril 1946. Emmanuel Dupuy fut ensuite ré-inhumé le 15 mai 1957 à la nécropole des maquis à Chasseneuil-sur-Bieuvre (Charente). Son nom figure sur le monument de La Parade, construit en mémoire des morts de Bir Hakeim, les 28 et 29 mai 1944. Il est également gravé à Mourèze (Hérault) sur le grand mémorial érigé en l’honneur des maquisards de Bir Hakeim morts au combat ou exécutés entre septembre 1943 et août 1944.

Voir La Parade (28 mai 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195736, notice DUPUY Emmanuel, alias « Manu le Marseillais » dans la clandestinité par André Balent, version mise en ligne le 30 septembre 2017, dernière modification le 3 octobre 2017.

Par André Balent

SOURCES : Association pour des études sur la Résistance intérieure (AERI), Association départementale des Anciens de la Résistance de Lozère, ANACR Lozère, La Résistance en Lozère, CDROM accompagné d’un livret, 27 p., Paris, 2006. — Site MemorialGenWeb consulté le 30 septembre 2017.

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