Par Claude Pennetier
Né le 1er août 1925 à Saint-Quentin (Aisne), mort le 13 juin 2006 à Reims (Marne) ; tourneur fraiseur puis douanier ; syndicaliste CGT des douanes de Champagne-Ardennes ; trésorier national de la CGT des douanes.
Gaston Gobeaut portait le même prénom que son père Gaston Désiré. Sa mère, née Madeleine Lardez, travaillait comme couturière à domicile. Le couple n’eut qu’un enfant, Gaston. Le père dirigeait une coopérative du bâtiment à Saint-Quentin, entreprise qui compta jusqu’à cent compagnons très politisés comme en témoigne une photo de groupe avec au centre l’Humanité. La famille n’avait pas de religion et partageait les valeurs de gauche avec une sympathie pour le Parti communiste.
Ouvrier depuis l’âge de quatorze ans, Gaston Gobeaut fut souvent en conflit avec ses patrons. Membre des Chantiers de jeunesse dans les Ardennes, puis réfractaire au STO, il travailla comme bûcheron dans la vallée de la Meuse, qualifiée de "Vallée rouge". Il y connut sa première compagne, Anna, Marie Oudinet, ouvrière à la fonderie Collignon à Deville (puis caissière de supermarché à partir de 50 ans, après avoir élévé ses enfants), qui fut militante syndicaliste et communiste. Ils se marièrent et eurent cinq enfants : Gérard, Michel, Viviane, Denis, Dominique dont plusieurs devinrent des enseignants syndicalistes..
De retour à Saint-Quentin chez ses parents, Gaston Gobeaut prit sa première carte syndicale CGT, participa à une grève et fut licencié. Il passa alors le concours des préposés des Douanes et fut admis. À la suite des ses nombreuses promotions et affectations, il changea de nombreuses fois de domicile. Il devint adjudant chef. En 1960, chef de poste à Guise, il fut désigné pour participer au 46e congrès CGT des douanes puis également délégué aux congrès de 1962 et 1963. Suite à une réforme administrative, il fut nommé contrôleur des "opérations commerciales" et affecté à Troyes (Aube). Il obtint très vite sa mutation à Cambrai comme contrôleur "visite" dans le contrôle des marchandises, où il se fit une solide réputation de "gabelou" efficace en travaillant à mettre en lumière quelques "belles affaires".
Il revint en 1967 dans les Ardennes comme receveur au bureau de Gué-d’Hossus (canton de Rocroi), où il fit la connaissance de Claudie Clément, "agent de constatation" qui devint sa compagne. Il était séparé de corps d’Anna, responsable du syndicat CGT de Cora à Saint-Quentin, militante communiste qui mourut en juin 2014.
Militant très présent en mai-juin 1968, il réussit l’année suivante le concours de contrôleur divisionnaire ce qui provoqua une nouvelle affectation à Jeumont (Nord), pour lutter contre la fraude par le rail. C’est là qu’il initia au syndicalisme Bernard Barbecot (mort en avril 2005) qui sera président de l’œuvre des orphelins, et Claude Fernandez qui sera président de la Mutuelle des douanes.La promotion de Gaston Gobeaut au grade de d’inspecteur des douanes ne ralentit pas dans son action syndicale . En 1972, il fut affecté au bureau d’Argenteuil (Val d’Oise) comme chef d’antenne.
La même année, au 55e congrès du syndicat, il entra à la commission exécutive nationale et en 1977, il rejoignit le bureau national comme trésorier général, fonction qu’il exerça jusqu’en 1979.
En 1984, il obtint de revenir dans les Ardennes en qualité de chef de subdivision à Sedan ce qui lui permit de renouer avec l’opérationnel dont il avait le goût. Il forma à nouveau des militants syndicaux comme Serge Bortolli, Jean-François Loger et Alain Bombin qui devint secrétaire général du syndicat national. Militant jusqu’à la fin de sa vie, domicilié à Floing (Ardennes), il mourut à 80 ans à l’hôpital de Reims, suite à une opération, et fut incinéré le 19 juin à Prix-lès-Mézières (Ardennes).
Il était un oncle de Michel Médeau, maire communiste de Nouvion-sur-Meuse.
Par Claude Pennetier
SOURCES : Communiqué de la CGT des douanes à l’occasion de son décès. — Discours de Alain Brombin à ses obsèques. — Témoignage de son fils Michel Gobeaut et documents familiaux, notamment des scans de photos.