CHATAIGNAC Édouard

Par Thérèse Burel

Né le 20 décembre 1881 à Torreilles (Pyrénées-Orientales), mort le 17 avril 1951 à La Chaussée-Saint-Victor (Loir-et-Cher) ; surnuméraire, puis commis, enfin contrôleur aux PTT ; militant syndicaliste et socialiste, délégué permanent du Parti socialiste SFIO en 1947, secrétaire administratif et permanent fédéral en 1949-1951.

Fils de paysan républicain, Édouard Chataignac devint surnuméraire, puis commis, enfin contrôleur aux PTT. Il adhéra au Parti socialiste français en 1901, vécut la période préparatoire à la création de la section française de l’Internationale ouvrière et le congrès d’unité socialiste de la salle du Globe (avril 1905). Élargissant son action, il adhéra au mouvement syndical.
Sous-lieutenant de réserve à la déclaration de guerre, Édouard Chataignac estima de son devoir d’entrer dans une unité combattante ; il se fit affecter au régiment de Blois, le 113e d’infanterie.
En juillet 1915, blessé et gazé il fut classé définitivement inapte ; il repartit néanmoins, en août 1916 avec le 21e bataillon de chasseurs à pied. Lieutenant, il fut à nouveau blessé en septembre 1918. Il était titulaire de quatre citations, décoré de la Croix de guerre française et de la Croix de guerre serbe ; il fut fait chevalier de la Légion d’honneur en 1923.
Édouard Chataignac vécut avec peine la scission de Tours de 1920 et se consacra alors à la « reconstruction » du Parti socialiste SFIO. Après les grèves de 1920, la Bourse du Travail de Blois, aux effectifs squelettiques, quasi vidée d’ouvriers, ne survécut que grâce au travail d’une petite équipe de militants syndicalistes. Rapidement ce furent des fonctionnaires, dont Chataignac, qui la prirent en main. Outre au syndicat local des PTT dont il s’occupait, Chataignac s’intéressa aux œuvres sociales dans le cadre local : sous son impulsion se créèrent, dans toutes les administrations, des groupements d’achats en commun. À la Bourse du Travail de Blois, il fit partie, avec Deniau*, Pigoreau*, Noulin*, Colas*, de l’équipe qui transforma la Bourse du Travail de Blois en Union départementale des travailleurs manuels et intellectuels de Loir-et-Cher : ils en préparèrent les statuts qui furent adoptés au congrès de 1932. Mais il se consacra essentiellement au syndicat PTT, la plus importante des formations syndicales du Loir-et-Cher. Il aida Mathé, alors inspecteur des PTT à Blois, qui constitua une école de syndicalisme et forma des militants. Il prit part le 19 janvier 1930, à la constitution de la section départementale de la Fédération nationale des syndicats de fonctionnaires. Au congrès de l’UD de mars 1930, Chataignac, délégué départemental de la Fédération postale, en liaison avec les syndicats de fonctionnaires, participa à la discussion du programme national des revendications de la CGT. Au congrès de l’UD-CGT du 3 avril 1932 il représentait les agents des PTT qui avaient 184 mandats et il était proposé pour des commissions, dont celle de propagande. C’est aussi en tant que secrétaire de la Fédération postale qu’il assista Ruche* au meeting du Cartel départemental des services publics confédérés du 27 novembre 1932. Il fut secrétaire de l’UD en 1934 pendant quelques mois. En 1935 et 1936, président des retraités des PTT, il participa à des réunions d’information, de propagande ou amicales de la profession ; le 24 octobre 1937, il prit part activement à un meeting du Cartel des services publics de Loir-et-Cher. Sur le plan politique il fut, du 5 mai 1929 au 5 mai 1935, conseiller municipal de La Chaussée-Saint-Victor et milita beaucoup à la section socialiste de Blois, dont il était secrétaire en 1932 ; il seconda activement le Dr Olivier, maire de Blois. Il se présenta le 7 octobre 1934 dans le canton de Blois-Est au conseil général, obtint 414 voix sur 3 000 suffrages exprimés et se désista au second tour pour un radical ; la moitié de ses voix seulement étant allée à ce candidat et l’autre au candidat de la Fédération républicaine, le Dr Olivier*, fut accusé d’« avoir donné un mot d’ordre dans ce sens par haine des radicaux ».
Pendant la guerre de 1939-1940, Édouard Chataignac fut affecté comme commandement au 2e bureau à Orléans (Loiret) : aidé de Dufournier*, il détruisit les fiches « rouges » des militants de gauche. Il fut membre de Libé-Nord en 1943-1944 et devint, dans les années qui suivirent la Libération, secrétaire administratif et permanent de la fédération SFIO ; il le resta jusqu’à sa mort. En 1946, il était président départemental de la Fédération générale des retraités ; en 1951 il appartenait à la Fédération nationale des retraités (FO). Président de la FOP (anciens combattants de tendance socialiste), il était vice-président de la section départementale de l’UFAC. Malade depuis longtemps (séquelles de guerre, etc.), il mourut d’une crise cardiaque en 1951. Il avait été fait officier de la Légion d’honneur peu auparavant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19587, notice CHATAIGNAC Édouard par Thérèse Burel, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 25 octobre 2008.

Par Thérèse Burel

SOURCES : Arch. Dép. Loir-et-Cher, fonds de la Bourse du Travail de Blois ; série M, élections. — Le Progrès de Loir-et-Cher. — La Nouvelle République du Centre-Ouest. — Renseignements fournis par MM. Deniau, Dufournier et Loustau.

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