DONNART Mathieu, Guillaume, Marie

Mathieu Donnart était le fils de Mathieu Guillaume Marie Donnart, tailleur de pierres, et de Marie Jeanne Yvonne Le Bars. Il avait épousé le 15 septembre 1930 à Brest (Finistère) où il exerçait la profession d’ingénieur à la compagnie de l’eau et de l’ozone, Jeanne Joséphine Marie Gourvénec, dont il a eu deux fils, Yves né en 1934, Alain né en 1939.

Promu capitaine lors de la campagne de mai-juin 1940, Mathieu Donnart reprit après sa démobilisation son emploi d’ingénieur à Brest. En mars 1943, Donnart dit Poussin, prit la tête du mouvement Libération-Nord dans le Finistère. Nommé chef de l’Armée secrète par le général Audibert, il regroupa divers mouvements de résistance locaux et, à la tête des Forces françaises de l’intérieur (FFI) du Finistère, il disposait en juin 1944 d’environ onze mille hommes.
Le 27 juin 1944 au matin, le lieutenant-colonel Mathieu Donnart quitta son PC installé au château de Kerivoal en Kerfeunten près de Quimper (Finistère) à bord d’un véhicule de gendarmerie conduit par le gendarme Pierre Mourisset où avaient pris place le lieutenant de gendarmerie Jean Jamet et Claude Sendral [Huissier], agent du Bureau des opérations aériennes (BOA). Mathieu Donnart rencontra au Guernion en Saint-Servant-sur-Oust le colonel Bourgoin, qui commandait le 2e Régiment de chasseurs parachutistes de la France libre ou 4e SAS (Special air service) parachuté en Bretagne, et Paul Chenailler [colonel Morice], chef des FFI du Morbihan. Le but de ce déplacement était de récupérer des armes et du matériel, et de recruter des opérateurs radio pour assurer les liaisons avec Londres devenues difficiles. Au retour sur Quimper, dans le véhicule de la gendarmerie se trouvaient en outre l’opérateur radio Robert Jourdren [Bob] et deux résistants présents au maquis de Saint-Servant-sur-Oust, François Loscun et René Philippeau. Le véhicule de gendarmerie fut intercepté à Bubry (Morbihan) à un barrage de la Feldgendarmerie et fouillé. Des armes et un poste émetteur furent découverts, les occupants du véhicule furent arrêtés et emmenés à Pontivy (Morbihan), où ils furent détenus dans l’École supérieure de jeunes filles transformée en prison, et affreusement torturés par des miliciens dans une maison à l’écart de la ville.
Le 29 juillet 1944, les Allemands sortirent de leurs cellules de la prison de Pontivy :
 six FFI, Gustave Cléro, Mathieu Donnart, Jean-Louis Jamet, François Le Mouée, François Loscun, René Philippeau,
 et trois parachutistes SAS, Jacques Brouiller, Charles Flament, Georges Willard,
et ils les conduisirent au Rodu en Pluméliau (Morbihan) ou ils furent exécutés sur le bord de la route reliant Baud à Pontivy.
Robert Jourdren, Pierre Mourisset et Claude Sendral avaient été exécutés à Bieuzy-les-Eaux (Morbihan) quelques jours plus tôt, le 18 juillet.

Mathieu Donnart a obtenu la mention « Mort pour la France » et a été homologué FFI.

Dans le Morbihan, le nom de Mathieu Donnart est inscrit sur le monument érigé en 1947 sur le lieu de son exécution au Rodu en Pluméliau.
Dans le Finistère, son nom a été donné à des rues de plusieurs communes, dont la ville de Brest où une plaque commémorative a été apposée à son domicile 78, rue Jean-Jaurès.