TRABUCCO Ernest, Marius, Philippe

Par Jacques Girault

Né et mort à Toulon (Var), 26 septembre 1889-27 février 1976 ; ouvrier à l’Arsenal maritime, puis employé communal ; secrétaire de l’Union locale CGT (vers 1928-vers 1937).

Fils d’un commerçant, Ernest Trabucco, ouvrier à l’atelier de la Grosse chaudronnerie (direction des constructions navales), fut élu membre suppléant du conseil d’administration du syndicat des travailleurs de la Marine, le 4 décembre 1918. Non élu par la suite, il retrouva cette responsabilité en 1921 et, tout en étant partisan des thèses minoritaires, se prononça pour la réintégration des exclus, dont Albert Lamarque en mars 1921. Secrétaire général adjoint, il représenta Toulon au congrès de Paris de la Fédération des travailleurs de la Marine, en octobre 1921. Fut-il sanctionné ou démissionna-t-il de l’Arsenal ? Une allocation de secours de 300 francs lui fut attribuée par le syndicat CGTU, le 16 février 1922.

Ernest Trabucco entra à la mairie de Toulon comme journalier, le 23 mars 1922. Il fut titularisé comme conducteur-mécanicien le 1er novembre 1923 puis devint expéditionnaire en mai 1925. Membre du syndicat autonome, il prit la parole, au nom des syndicats autonomes, dans un meeting du Comité de défense de la liberté syndicale, à Toulon, le 6 octobre 1924. Il fut chargé, en août 1925, de dresser les revendications du personnel communal comme trésorier du syndicat. Peu après, son syndicat adhéra à la CGT et Trabucco fut réélu secrétaire général de l’Union locale CGT, le 22 janvier 1929. Membre du conseil d’administration de la Bourse du Travail, il fit partie aussi de la commission exécutive de l’Union départementale CGT. Régulièrement renouvelé dans sa responsabilité toulonnaise, il représenta les syndicats CGT dans le comité restreint désigné le 8 février 1934 pour organiser la grève générale du 12. En juillet 1934, quand fut discutée la question d’adhérer au comité antifasciste, il fut favorable à condition que le comité ne revête pas un caractère permanent.

Ernest Trabucco fit partie des diverses délégations de la CGT qui rencontrèrent, à partir de décembre 1934, les responsables locaux de la CGTU pour négocier les conditions de l’unité. Il présida le meeting commun du 1er mai 1935. Aussi, participa-t-il à la commission d’élaboration des statuts de l’Union départementale CGT réunifiée à la fin de 1935. Le congrès, le 22 décembre 1935, le désigna comme secrétaire-adjoint de l’UD. Maintenu comme secrétaire temporaire de l’Union locale CGT jusqu’en février 1936 où Antoine Berné le remplaça, il fut délégué au congrès de Toulouse (2-5 mars 1936). Un rapport de police, en 1938, le signala pour la première fois comme membre de la section socialiste SFIO. Trabucco ne joua pas de rôle particulier dans la crise qui traversa le syndicalisme toulonnais et varois. Selon des témoignages, fidèles aux analyses de Léon Jouhaux, il désapprouva les Amis de Syndicats et leur dirigeant varois, Berné, employé communal comme lui.

Ernest Trabucco, pendant la guerre, s’engagea très tôt pour la reconstitution du mouvement syndical et participa à la première réunion clandestine au siège de la caisse "Le Travail". Il devint, à la mi-juin 1944, responsable de l’Union locale CGT clandestine. Il signa, dans Le Var libre, le 6 septembre 1944, l’appel pour la reconstitution du syndicat du personnel des services publics de Toulon. Secrétaire de la fédération CGT des services publics et des services de santé, délégué du syndicat des communaux et du syndicat des chauffeurs de Toulon, titulaire de neuf mandats de syndicats des services publics, au congrès de la CGT à Paris (8-12 avril 1946), il vota pour les statuts et pour le rapport d’activité. Après la scission, il resta membre de la CGT et ne milita plus dans les rangs du Parti socialiste SFIO. Rédacteur principal au service de l’état-civil depuis la Libération, il occupa cette fonction jusqu’à son départ à la retraite le 23 mars 1952.

Marié en avril 1925 à Toulon avec une repasseuse, Trabucco, retraité, habitait le quartier du Mourillon.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article195978, notice TRABUCCO Ernest, Marius, Philippe par Jacques Girault, version mise en ligne le 9 octobre 2017, dernière modification le 9 octobre 2017.

Par Jacques Girault

SOURCES : Arch. Nat. F 7/13021. — Arch. Dép. Var, 4 M 49 4 3, 54, 55 2, 59 3, 16 M 19 1, 3 Z 4 21. — Arch. Com. Toulon : 11 W 333, 60 W 26. — Arch. privées : Julien Sauli. — Note de Louis Botella. — Presse locale. — Sources orales.

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