FORGUES Édouard, Alphonse.

Édouard Forgues appartenait en août 1944 à la brigade de gendarmerie de La Salvetat-sur-Agout (Hérault). Depuis le début du mois, une quinzaine de gendarmes s’y étaient ralliés à la Résistance. Le commandant de gendarmerie de l’Hérault, Colonna d’Istria, avait négocié en juillet avec Gilbert de Chambrun le ralliement des brigades héraultaises. Il avait déjà constaté nombre de ralliements individuels. Lors de la réunion de Montpellier le commandant Colonna d’Istria et le capitaine Bouly « se déclarèrent prêts à faire passer la gendarmerie au maquis, avec ses armes, quand l’ordre leur serait donné ». Dans la région R3, cette opération n’eut d’ailleurs son plein effet que dans le département de l’Hérault. Le maquis AS Latourette créé dans la zone de R3-2 de Saint-Pons atteignit un effectif de 200 hommes après le 6 juin mais le drame de Fontjun amena ses dirigeants à « démobiliser » les maquisards les plus âgés et le maquis était réduit à moins de 30 hommes quand il fut renforcé par le ralliement de 105 gendarmes. C’est le 13 août que Colonna d’Istria lança l’ordre d’entamer la lutte armée contre l’occupant allemand, en liaison avec la résistance intérieure locale : en l’occurrence, il s’agissait, pour le secteur de Béziers-Saint Pons, du maquis Latourette. Grâce à l’engagement des PTT, ce maquis bénéficiait d’une liaison directe avec La Salvetat. Les gendarmes combattirent sous leurs uniformes.Tous étaient volontaires. Grâce à un parachutage opéré le 15 août, chacun reçut un pistolet et une mitraillette et chaque peloton put être doté d’une mitrailleuse. Ces gendarmes ont participé aux combats de Saint-Pons du 19 au 21 août 1944. Des Allemands en retraite subirent les 20 et 21 août une lourde défaite à Saint-Pons où furent tués 50 d’entre eux.
Les Allemands empruntaient de petites routes : une grosse colonne d’infanterie passa le 21 août par la petite commune de Verrières-de-Moussans (du nom d’une activité du siècle précédent) puis par le village de Corniou, avant de continuer en direction de Saint-Pons. C’est à Corniou qu’ils surprirent Édouard Forgues qui s’y trouvait en mission d’observation, en compagnie de quatre membres de la police judiciaire. Les 5 hommes furent fusillés. Une stèle, à Corniou, porte leurs noms et cette inscription : « Ici furent assassinés par les Allemands le 21 août 1944 Desmazes Édouard, Forgues Édouard, Laurent Aristide, Mollard René, Vaissier Paul, partis en éclaireurs pour le maquis Latourette ».
La plaque commémorative de Saint-Pons-de-Thomières et la stèle commémorative de Corniou portent leurs 5 noms.
Édouard Forgues a reçu la mention : Mort pour la France.
Édouard Desmazes né le 21 juillet 1911 à Lyon (Rhône) et Aristide Laurent né le 19 mars 1910 à La Motte Servolex (Savoie) ont été homologués comme FFI.
Édouard Forgues a donné son nom à la promotion de la 325è promotion d’élèves de l’école de gendarmes de Montluçon en 2012.