BONNABEL Paul, Henri

Cet hôtelier, marié à Marie Ollagnier, père de cinq enfants, gérait avec son frère Henri* l’hôtel des Glaciers au col du Lautaret, que leur père, Alexandre, avait fondé avant la guerre de 1914 et un hôtel à Briançon. Il était né à l’hospice du Lautaret. Son père, qui était alors employé des Ponts-et-Chaussées et sa mère, Marie Albert, sans profession, étaient déclarés comme habitant Briançon (Hautes-Alpes).
Paul Bonnabel avait été incorporé le 4 septembre 1914 et affecté au 4e Régiment du Génie. Promu sergent le 11 mai 1916, il fut cassé de son grade le 15 juillet 1918. Passé dans le Train, il fut démobilisé le 9 septembre 1919. Rappelé à l’armée le 30 août 1939, il fut libéré le 28 octobre suivant.
Paul Bonnabel et son frère furent arrêtés le 11 août au matin au col du Lautaret (commune du Monêtier) avec quinze autres hommes qui s’y trouvaient – paysans faisant les foins, bergers – par un détachement de l’Ost-Legion, composé d’Asiatiques, rattaché à la 157e division d’infanterie alpine, qui avait été envoyé pour dégager la route Briançon-Bourg d’Oisans tenue par la Résistance. Pris comme otages, les dix sept hommes furent exécutés un peu plus loin sur la route du col du Galibier (Hautes-Alpes).
Une chapelle fut érigée au col du Lautaret en mémoire du drame. Elle porte deux plaques sur la façade, l’une avec dix sept noms pour le Lautaret et l’autre avec neuf noms pour les otages pris par la colonne et morts au tunnel du Chambon (Meözen, Isère).
Paul Bonnabel fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 22 mars 1960.