DORÉ Georges

Par Jean-Luc Labbé

Né le 15 mai 1864 à Liniez (Indre) ; comptable à Paris en 1885 puis publiciste ; « candidat des travailleurs » aux élections législatives à Issoudun (Indre) en 1889, 1893 et 1898.

Georges Doré fut candidat pour la première fois aux élections législatives dans la circonscription d’Issoudun en 1889. Cette année-là, le Comte de Bonneval (royaliste) était député sortant, élu au scrutin de liste départementale en 1885. Alfred Leconte (radical) cherchait à retrouver son mandat de député conquis en 1876 et perdu en 1885. Cette élection législative était organisée en septembre 1889, quelques semaines après la victoire du général Boulanger dans le canton d’Issoudun-Nord (Boulanger était alors exilé à Londres et son élection fut annulée, provoquant une élection cantonale partielle en décembre gagnée par Jacques Dufour).
Ce fut dans ce contexte confus qu’un « Comité des Travailleurs » soutint la candidature de Georges Doré. Ce comité des travailleurs se revendiquait de « L’Union fédérative des travailleurs de France », probablement liée au Parti Ouvrier Socialiste Révolutionnaire et aux Vaillantistes-blanquistes du Comité Révolutionnaire Central. Les socialistes rassemblèrent 2316 voix au 1er tour (18,5% des exprimés), mettant le radical Leconte (4779 voix) en ballotage face à Bonneval (5374 voix). Contre l’avis du « comité des travailleurs », Georges Doré se désista et permit la victoire de Leconte au second tour avec 56,5%. Dans l’entre-deux tours, Georges Doré, au cours d’une réunion houleuse, avait déclaré que « dans quatre ans, je porterai le pur drapeau des travailleurs ».
Il fut bien candidat en 1893, avec le soutien une nouvelle fois d’un Comité des travailleurs d’où ressortait les noms des frères Granger, Nicolas et Augustin. Alors que le député sortant Alfred Leconte (radical-socialiste) était candidat à sa réélection et dans un contexte de progression du camp républicain, Georges Doré rassembla 3331 voix socialistes (29,70%) ; Leconte le devança de peu avec 3740 voix (33,3%). Cette fois-ci, Georges Doré décida de se maintenir au second tour, en protestant contre des irrégularités électorales. Le second tour permit la réélection de Leconte pour quelques dizaines de voix devant un candidat républicain modéré : Leconte (radical) 3581 voix, Dumont (républicain) 3570 voix, Doré (socialiste) 2889 voix et de Bonneval (royaliste) 1792 voix.
En 1898, Georges Doré se présenta une troisième fois avec le soutien du « Comité des Travailleurs de l’Arrondissement d’Issoudun » pour qui Doré était « le candidat de la classe ouvrière ». Il avait passé un accord de désistement réciproque avec Dufour avant le 1er tour, accord qui se concluait par « Vive la République ouvrière, vive la République sociale ». Georges Doré n’obtint que 1985 voix (15%). Jacques Dufour, alors conseiller général depuis 1889 et maire d’Issoudun depuis 1892, fut élu député au 1er tour (6499 voix et 51%) et annonça dès le lendemain de son élection son adhésion au groupe parlementaire du Parti Ouvrier Français de Jules Guesde.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196073, notice DORÉ Georges par Jean-Luc Labbé, version mise en ligne le 12 octobre 2017, dernière modification le 12 octobre 2017.

Par Jean-Luc Labbé

SOURCES : Arch. Dép. Indre, archives électorales et journaux.

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