QUÉRET Joseph, Jean, Louis [Pseudonyme dans la Résistance : Jojo]

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Né le 27 novembre 1919 à Plœmeur (Morbihan), fusillé après condamnation à mort le 30 juin 1944 sans doute à Port-Louis (Morbihan) ; FFI.

Joseph Quéret
Joseph Quéret
SOURCE : ANACR-56

Joseph Quéret était le fils de Joseph Élie Quéret, marin-pêcheur, et d’Albertine Marie Louise Rio, épouse divorcée Le Roy, remariée en 1919. Il était domicilié à Larmor-Plage (Morbihan). Il était le demi-frère d’Albert Le Roy, exécuté le 28 août 1944 à Plœmeur (Morbihan), et le frère de Gilbert Quéret, mort des suites de ses blessures le 6 juin 1945.

Membre des Francs-tireurs et partisans français (FTPF), il combattit dans un maquis de Touraine. Recherché par la Police allemande, il revint dans le Morbihan et rejoignit dans le secteur de Priziac-Berné la 3e compagnie du 5e Bataillon FFI (ex-1er Bataillon FTPF), commandé par Louis Doré [pseudonyme dans la Résistance : commandant Jacques]. Dans la matinée du 8 juin 1944, au cours d’une mission, il fut surpris par une patrouille allemande. Après qu’un de ses camarades FFI ait été tué à ses côtés, il parvint à échapper aux soldats allemands qui l’avaient pris en chasse. Vers 18 heures, alors qu’il croyait avoir échappé pour de bon à ses poursuivants, il fut arrêté sur la route allant de Guémené à Berné, par des agents du SD (Sicherheitsdienst-Service de sécurité de la SS) circulant en voiture. Il fut emmené à l’école Sainte-Barbe du Faouët (Morbihan) réquisitionnée par les agents du SD, où il fut incarcéré et torturé.

Il fut ensuite transféré à Quimperlé (Finistère) dans la prison dite du Bel Air installée dans l’ancien couvent des Ursulines devenu aujourd’hui le collège Jules Ferry. Dans plusieurs certificats et attestations d’appartenance aux FFI, il est déclaré avoir disparu Le 27 juin 1944, et avoir été emmené en fourgon vers une destination inconnue.
Selon un jugement rendu par le tribunal civil de Lorient le 18 février 1948 et mentionné en marge de son acte de naissance en mairie de Plœmeur, le décès de Joseph Quéret « a été déclaré constant pour avoir eu lieu en France le 27 juin 1944 », attendu qu’il n’est jamais reparu à son domicile.

À la suite d’une démarche effectuée auprès de l’Ambassade de France en République fédérale d’Allemagne en 2008, la nièce de Joseph Quéret, Renée Forner, a reçu la copie d’un extrait des archives allemandes déposées à Arolsen en 1971 au Service International des Recherches qui atteste que Joseph Quéret a été condamné à mort le 28 juin 1944 à Quimperlé pour activité de franc-tireur par le tribunal militaire allemand de la 265e Division d’infanterie, et qu’il a été fusillé le 30 juin 1944.
Le jugement rendu par le tribunal civil de Lorient le 18 février 1948 a donc été rectifié par une ordonnance rendue par le Président du tribunal de Grande instance de Lorient le 16 novembre 2010 « en ce sens que l’intéressé est décédé le 30 juin 1944 ».

Lorsqu’il a été extrait de la prison du Bel Air et emmené en fourgon, Joseph Quéret a sans doute été transféré comme d’autres détenus de cette prison à Port-Louis pour y être fusillé. Son corps n’a pas été identifié parmi les corps retrouvés dans le charnier du stand de tir de la citadelle en mai 1945 et son nom ne figure pas sur le mémorial des fusillés inauguré en 1960. Il pourrait néanmoins faire partie des six fusillés inconnus de Port-Louis.

Joseph Quéret a été reconnu « Mort pour la France » et a été homologué FFI. Le titre d’Interné-résistant lui a été attribué à titre posthume, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 28 mars 1961, publié au JO du 1er avril 1961.

Dans le vieux cimetière de Larmor-Plage, une photo et une inscription honorent la mémoire de Joseph Quéret sur la sépulture où sont inhumés ses deux frères :
- Louis Quéret, ouvrier à l’Arsenal de Lorient, mort le 25 juin 1942 des suites de la tuberculose contractée lors de travaux réalisés à bord du navire de guerre L’Impassible ;
- Gilbert Quéret, blessé le 7 mai 1945 sur le front de Lorient, mort des suites de ses blessures le 6 juin 1945 ;
- et son demi-frère, Albert Le Roy, exécuté le 29 août 1944 à Plœmeur.

À Larmor-Plage, dès 1946, la rue par laquelle on accède au bourg a reçu le nom de « Rue des frères Le Roy-Quéret »
En 2004, à l’occasion d’importants travaux de voirie, cette rue a été rebaptisée « Avenue des frères Le Roy-Quéret » et une plaque commémorative a été apposée en face de la médiathèque municipale, qui porte l’inscription :
« À la mémoire des frères
Albert Le Roy Louis Quéret
Joseph Quéret Gilbert Quéret
enfants de Larmor-Plage morts pour la défense de la Liberté lors de la seconde guerre mondiale »
Le nom de Joseph Quéret est inscrit sur le monument aux morts communal.

En 2021, une plaque a été apposée par la Ville de Port-Louis au cœur du Mémorial des fusillés de la Citadelle, sur laquelle sont inscrits les noms de Joseph Quéret, et de trois autres fusillés « inconnus », Joseph Justum, Joseph Le Meste et Marcel Boudard, dont les corps n’avaient pu être identifiés en 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196142, notice QUÉRET Joseph, Jean, Louis [Pseudonyme dans la Résistance : Jojo] par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, version mise en ligne le 16 octobre 2017, dernière modification le 3 novembre 2021.

Par Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson

Joseph Quéret
Joseph Quéret
SOURCE : ANACR-56
Dans le vieux cimetière de Larmor-Plage
Dans le vieux cimetière de Larmor-Plage
Avenue des Quatre frères Quéret</br> à Larmor-Plage
Avenue des Quatre frères Quéret
à Larmor-Plage
SOURCE : Renée Forner, fille d’Albert Le Roy
Sur le monument aux morts de Larmor-Plage
Sur le monument aux morts de Larmor-Plage
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
La plaque apposée le 23 mai 2021</br> au centre du mémorial des fusillés de Port-Louis.
La plaque apposée le 23 mai 2021
au centre du mémorial des fusillés de Port-Louis.
SOURCE : Photos Françoise Le Louër

SOURCES : Arolsen-International Center on Nazi Persecution, archives allemandes versées le 14 juillet 1971 : liste des personnes arrêtées, jugées et condamnées en mai et juin 1944. — AVCC, Caen, AC 21 P 139 235. — SHD, Vincennes, GR 16 P 495127. — Ami entends-tu…, Bulletin de liaison et d’information de l’ANACR-56, numéros 116, 1er semestre 2001, et 135 ,4e trimestre 2005 (photo). — Jean-Yves Le Lan, " Albert Le Roy, victime de la barbarie nazie ", Cahiers du pays de Ploemeur (photos communiquées par Renée Forner, fille d’Albert Le Roy), 25 décembre 2015. — Roger Leroux, Le Morbihan en guerre 1939-1945, Joseph Floch imprimeur éditeur à Mayenne, 1978. — Yves Landouer, " Les Quatre frères Le Roy-Quéret ", sur le site Internet Larmor-Plage. — Site Internet Les Amis de la Résistance du Morbihan, ANACR-56. — État-civil, Plœmeur (acte de naissance).

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