CHATELUT Jean

Par Claude Pennetier

Né le 30 septembre 1931 à Châteauroux (Indre) ou à Saint-Benoît-du- Sault, mort le 24 janvier 2020 à Limoges ; maître de conférence à la Faculté de médecine et de pharmacie de Limoges (Haute-Vienne) ; militant communiste de 1953 à 1988 ; maire de Saint-Benoît-du-Sault (Indre) de 1977 à 2001.

La Commune, n° 82.

Fils d’un pharmacien « républicain », Jean Chatelut adhéra en 1953 au PCF, à Grenoble où il se soignait. Étudiant en Pharmacie à Paris, il fut secrétaire de cellule et membre du comité de section du VIe arrondissement. Il avait rencontré Jacqueline Cabane, étudiante en médecine, qui devint son épouse. Puis en 1956, le couple exerça à l’hôpital d’Argenteuil. En 1958, il fit son service militaire et Jacqueline travailla à la librairie du Parti communiste, rue Racine. Un premier enfant, un garçon, naquit en 1961 mais trois mois après sa naissance il fut frappé d’hyperthermie et le couple décida de vivre à la campagne.

Il revint à Saint-Benoît-du-Sault en 1961 pour être enseignant à la Faculté de médecine et de pharmacie de Limoges (Haute-Vienne) où il fut maître de conférence jusqu’en 1997. Jacqueline fut éleveuse de moutons. Une fille naquit en 1963. À Saint-Benoît-du-Sault où il résidait, il était secrétaire de section communiste et membre du comité fédéral de l’Indre. Il créa un ciné-club, organisa des concerts et des fêtes.
En mai 1968, il se rendit à Paris, avec un groupe de ses étudiants, et désapprouva l’attitude réservée du Parti communiste face au mouvement étudiant. À Saint-Benoît, il dut expliquer le sens de ce mouvement alors mal apprécié du fait des images des voitures brûlées au Quartier latin. À Limoges, il eut des contacts avec Ellen Constant et Marcel Rigout et créa, avec Claude Gobeau et six autres militants, le Cercle Gramsci.
Maire communiste de Saint-Benoît-du-Sault de 1977 à 2001, il fut, au début des années 1980, dans la première vague des communistes rénovateurs et entra en contact avec les militants de la Loire et de Meurthe-et-Moselle dont Alain Amicabile. D’abord réservé devant la candidature de Pierre Juquin, il apporta avec vingt maires , en février 1988, leur soutien à Juquin avant l’élection présidentielle. Contrairement au souhait de la fédération de l’Indre du PCF, sa cellule refusa de l’exclure, jusqu’à ce que la fédération supprime cette cellule et le fasse exclure par l’organisation d’une ville voisine.
Il poursuivit son activité municipale jusqu’en 2001. Il perdit alors les élections, en raison, pense-t-il, d’un projet de centre culturel qui ne mobilisa pas la population de nouveaux retraités de sa commune. Deux années plus tard en 2003, à l’occasion d’élections partielles, il fut réélu avec cinq de ses colistiers au conseil municipal qui le chargea de relancer le projet de centre culturel.
Il avait confié la réalisation d’un collège à l’architecte Paul Chemetov et celle de la salle des fêtes à Simeonov Zdravko ainsi que des espaces verts au paysagiste Gilles Clément. Passionné par la commune de Paris, il publia un livre : La Commune de Paris 1871 avec les ouvriers maçons des confins Berry Marche et Limousin. Il s’intéressa aussi à George Sand et à la question du "paysage".

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19616, notice CHATELUT Jean par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 5 octobre 2022.

Par Claude Pennetier

La Commune, n° 82.

SOURCES : Le Monde, 11 février 1988. — Entretien téléphonique avec Jean Chatelut ; échange par mail. — La Commune, n°82, 2e trimestre 2020 (article de Georges Chatain).

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