POP Jean [alias KERBEL Jean], [Pseudonymes : Jules, Gilles, Janek]

Par Daniel Grason

Né le 10 mai 1923 à Nasaud (Roumanie), tué par l’explosion de sa grenade le 10 mars 1943 à Paris (XIIIe arr.) ; ferblantier ; membre du 2e détachement juif des résistants FTP-MOI.

Membre du Parti communiste, Jean Pop aurait été marié avec Anka Richtiger. Le 23 février 1943 vers 7 heures 10 du matin avec Jacques Farber dit André ils tirèrent sur la sentinelle de l’Hôtel Royal Madeleine occupé par les allemands au 26 rue Pasquier à Paris (VIIIe arr.). La sentinelle fut blessée, des soldats et le gardien de surveillance se lancèrent à leur poursuite… sans succès.
Le 10 mars 1943 il faisait équipe avec deux autres combattants Maurice Radzinski et Jacques Farber. Anka Richtiger, agent de liaison du Deuxième détachement apporta des armes et des grenades. Jacques Farber assurait la protection des deux hommes qui devaient attaquer un autobus transportant des soldats allemands. À 8 heures 30 à l’angle de l’avenue de la porte d’Italie et de la rue Léon-Bollée (XIIIe arr.), Jean Pop et Maurice Radzinski dégoupillèrent chacun une grenade artisanale.
Les engins de fabrication artisanale explosèrent tuant les deux combattants. Les deux corps ont été transportés à l’Institut Médico-Légal. Juif roumain, Jean Pop aurait été domicilié 1 rue Saint-Jacques à Saint-Germain en Laye (Seine-et-Oise, Yvelines).
Lors des filatures des résistants de la Main d’œuvre immigrée en juin et début juillet 1943, une carte d’identité d’étranger et une carte textile au nom de Jean Pop domicilié 12 rue de l’Atlas à Paris XIXe arrondissement a été saisie chez Liuba Bacicurinschi 28 rue du Moulin à Vincennes (Seine, Val-de-Marne). Jean Pop habita du 17 décembre 1941 au 8 avril 1942 à l’hôtel de la rue de l’Atlas.
Liuba Bacicurinschi était la sœur du docteur Aron Bacicurinschi, tous deux étaient des militants communistes de la Main-d’œuvre immigrée. Interrogée par des inspecteurs de la BS2 le 2 juillet 1943 sur un document saisi à son domicile qui était intitulé : « Le Parti communiste français approuve la dissolution de l’Internationale communiste », elle répondit qu’il avait été apporté par son ami Jean Pop le 25 ou 26 juin et que depuis elle ne l’avait pas revu. Elle ne connaissait pas son adresse. Un inspecteur de la BS2 rétorqua « Vous mentez, Pop […] a trouvé la mort le 10 mars 1943, [il] ne peut par conséquent pas vous avoir déposé les documents concernant la dissolution du Komintern. »
Dans les ouvrages de Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Boris Holban, Testament et de Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger, les immigrés de la MOI dans la Résistance, Jean Pop a été cité sous son identité d’emprunt : Jean Kerbel.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196166, notice POP Jean [alias KERBEL Jean], [Pseudonymes : Jules, Gilles, Janek] par Daniel Grason, version mise en ligne le 15 octobre 2017, dernière modification le 5 juin 2022.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. BA 1752, BA 2298, GB 130, Carton 14 rapport hebdomadaire des Renseignements généraux du 15 mars 1943, registre de l’IML mars 1943. – Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Denoël, 1986. – Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989. – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger, les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1994. – Commission intersyndicale juive auprès de la CGT, Combattants de la liberté, Paris, 1948, p. XXIII. (se trompait sur la date, le disait tombé à Paris le 10 février 1943).

PHOTOGRAPHIE : Arch. PPo. GB 186 cliché de sa carte d’identité récupérée par la police.

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