Par Jacques Girault
Né le 14 juillet 1936 à Alby-sur-Chéran (Haute-Savoie) ; instituteur ; secrétaire de la section de Haute-Savoie du SNI (1964-1965, 1967-1969) ; militant communiste.
Fils d’un ouvrier fondeur, secrétaire du syndicat CGT, devenu communiste, et d’une catholique pratiquante qui votait communiste, René Chatenoud reçut une éducation religieuse, puis rejeta toute croyance à l’adolescence. Élève du cours complémentaire d’Alby, il entra à l’École normale d’instituteurs de Bonneville en 1952. Il enseigna directement en cours complémentaire (Évian-les-Bains, 1956-1957, Rumilly, 1957-1962), au collège d’enseignement général de Douvaine (1962-1964), puis au collège d’enseignement secondaire d’Évire à Annecy-le-Vieux (1964-1977), et fut nommé au collège Côte-Rousse à Chambéry (Savoie) où il termina sa carrière en 1992. Il enseignait le français et l’histoire-géographie et devint professeur d’enseignement général de collège en 1969.
Exempté de service militaire, il se maria exclusivement civilement en novembre 1961 à Annecy (Haute-Savoie) avec une ouvrière communiste, devenue, en 1971, agent des impôts. Le couple eut une fille.
En quatrième année d’École normale, René Chatenoud fut délégué au conseil syndical de la section départementale du SNI où le courant cégétiste était très largement majoritaire depuis la Libération. Membre du bureau de la section au début des années 1960, responsable du secteur CEG, il fut secrétaire de la section de 1964 à 1965, puis à nouveau de 1967 à 1969.
Il intervint notamment lors de la réunion du conseil national du SNI, le 10 juillet 1965, pour évoquer le mauvais fonctionnement des organismes paritaires dans son département. Pour l’élection du bureau national du SNI en décembre 1965, il figurait en seizième position sur la liste "Pour un SNI toujours plus uni, toujours plus fort" conduite par Alfred Sorel. En décembre 1967, il était en seizième position sur la liste « Pour l’unité, l’action, l’efficacité du SNI ».
En 1969-1970, secrétaire de la section départementale de la Fédération de l’éducation nationale (Unité et Action), il en démissionna au printemps 1973, en désaccord avec le rapprochement amorcé avec la Confédération française démocratique du travail et le Syndicat général de l’éducation nationale, dont il jugeait les orientations nuisibles pour les travailleurs et l’école laïque. Il demeurait seulement membre de la commission administrative départementale de la FEN. Il passa au SNUipp-FSU . Retraité, il militait à la Fédération générale des retraités.
René Chatenoud adhéra à la cellule du Parti communiste français de l’École normale en 1955 et devint, en 1957, le responsable départemental de l’Union des jeunesses communistes de France. Il suivit les cours de l’école centrale d’un mois en 1959 et était, au début des années 1960, membre du bureau de la section communiste de Rumilly. En 1959, il devint membre du comité de la fédération communiste de Haute-Savoie. Il ne fut plus proposé par la conférence fédérale de 1963 en raison de ses responsabilités syndicales. Il demeura pendant quelques années secrétaire de la cellule des enseignants à Annecy.
Chatenoud émit des réserves lors de la signature du Programme commun de la Gauche en raison des accords passés avec les socialistes et leur dirigeant François Mitterrand*. Il refusa en 1981 la participation des ministres communistes au gouvernement. Lors de l’effondrement du communisme en URSS à la fin des années 1980, il souhaita une analyse approfondie des causes, refusant l’attitude de la direction du PCF qu’il considérait comme un reniement. Hostile à la « mutation opportuniste et réformiste » qui amenait, selon lui, la liquidation du parti, il en démissionna à la fin de mars 2000. Globalement d’accord avec les analyses des militants de la coordination communiste de Haute-Savoie et du « Pôle de renaissance communiste en France », demeurant engagé dans les luttes, il continuait notamment à lire et à soutenir l’Humanité.
Par Jacques Girault
SOURCES : Arch. comité national du PCF. — l’Ecole libératrice. — Renseignements fournis par l’intéressé.