DEDIEU Jules [Pseudonyme dans la Résistance : César]

Par Jean-Sébastien Chorin

Né le 23 juin 1897 à Grigny (Rhône), exécuté sommairement le 19 juillet 1944 à Châtillon-d’Azergues (Châtillon, Rhône) ; cafetier ; résistant, membre du mouvement Libération et de l’Armée secrète (AS) à Vienne (Isère), homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant

Jules DEDIEU
Jules DEDIEU
Source : Collection Médiathèque Le Trente, Vienne ; Tribune de Vienne n°3, 6 octobre 1945

Jules Dedieu était le fils de Jean, Marie, Victor Dedieu, employé au chemin de fer, et de Philomène Bernigaud.
Appelé sous les drapeaux le 7 janvier 1916, il fut incorporé au 1er régiment d’artillerie de montagne et classé affecté spécial comme employé du P.L.M. jusqu’au 14 juillet 1917. Il rejoignit alors les armées du Nord-Nord-Est comme servant de batterie, fut cité à l’ordre de la division et obtint la Croix de guerre avec étoile de bronze le 27 juin 1918.
Il fut renvoyé à la vie civile le 25 septembre 1919.
Il était cafetier à Vienne (Isère). Il demeurait 12 place de l’Hôtel de Ville (Isère). Il était marié à Marie, Éléonore Perricon et avait un fils, René Dedieu, né à Seyssin (Isère) le 27 janvier 1921.
Jules Dedieu fit partie de l’équipe de rugby de Vienne et fut sauveteur et jouteur à la "Société des Volontaires des portes de Lyon".

Dès 1940, Jules Dedieu ne fit pas mystère de ses convictions.
En 1941 il fonda avec Jean Guichard et Raoul Nivaggioli l’antenne viennoise du mouvement "Franc-Tireur", diffusant les journaux clandestins et participant à la réception des parachutages.
Il fut parmi ceux qui défilèrent à Vienne le 14 juillet 1942, manifestation interdite par les autorités.
Il fut arrêté avec son fils René, au mois de novembre 1942 par les agents de la Sûreté, dans le cadre de l’enquête sur les attentats à la bombe qui frappèrent des sympathisants viennois du régime de Vichy et fut relâché quelques temps après.
Il aida des réfractaires au S.T.O. et des résistants, fournissant des faux-papiers fabriqués par des complices de l’hôtel-de-ville tout proche du "Bar du Rocher" et participant à l’organisation du maquis de Chatonnay
Il fit aussi partie du réseau "Action".
Après l’unification des mouvements de Résistance, il fut membre du comité directeur des M.U.R..

Le 25 mai 1944, des hommes du Parti populaire français (PPF) informés par un membre du PPF infiltré dans la Résistance arrêtèrent Jules Dedieu et son épouse à Vienne sous l’inculpation d’appartenir à un mouvement de Résistance. Ils furent incarcérés à la prison de Montluc (Lyon, Rhône) à partir du 5 juillet.
Le 19 juillet 1944, Jules Dedieu et cinquante-et-un autres détenus furent extraits de Montluc et exécutés sommairement par les Allemands à Châtillon-d’Azergues (Rhône).
Son corps fut décrit comme suit : 1m73, yeux bleus, cheveux châtains foncés, souliers noirs. Le 28 septembre 1944, Jules Dedieu fut identifié par son fils René sous le numéro 12. Une alliance et un peigne furent restitués à René Dedieu. Jules Dedieu fut inhumé au cimetière d’Amancey (Châtillon-d’Azergues). Exhumé le 7 octobre 1944, son corps fut enterré à Vienne.
Jules Dedieu fut homologué FFI et interné résistant. Il fut reconnu Mort pour la France le 8 février 1945. Il fut décoré de la Médaille de la Résistance.
Il fut élevé au rang de chevalier de la Légion d’honneur. Son nom apparaît sur le monument rendant hommage aux fusillés du 19 juillet 1944 à Châtillon-d’Azergues. Une plaque porte également son nom à Vienne.
Sa femme fut déportée à Ravensbrück via le camp d’internement du fort de Romainville. Elle survécut à la guerre.
Son fils René combattit dans différents maquis des Alpes et ne revint à Vienne qu’après la Libération.

Notice en cours de rédaction.

Voir Châtillon-d’Azergues

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196174, notice DEDIEU Jules [Pseudonyme dans la Résistance : César] par Jean-Sébastien Chorin, version mise en ligne le 15 octobre 2017, dernière modification le 2 mai 2021.

Par Jean-Sébastien Chorin

Jules DEDIEU
Jules DEDIEU
Source : Collection Médiathèque Le Trente, Vienne ; Tribune de Vienne n°3, 6 octobre 1945

SOURCES : Arch. Dép. Rhône, inventaire du Mémorial de l’Oppression (3808W), 3335W22, 3335W9, 3335W23, 3335W15, 3460W4, 3460W2.— SHD, Vincennes, GR 19 P 69/17 GR 16 P 164326 (à consulter) — AVCC Caen AC 21 P 630397 (à consulter) — Arch. dép Isère, RMM, 11NUM/1R1588_01 — Tal Brutmann, Bruno Fouillet, Antoine Grande, Les 52 de Châtillon-d’Azergues, internés de Montluc, fusillés le 19 juillet 1944, 2015. — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944, tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges) ; 2001 — Mémorial Genweb.— Mémoire des hommes — état civil.

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