CAULET François, Marie

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 21 juillet 1905 à Lannebert (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor), exécuté sommairement le 6 juin 1944 à Caen (Calvados) ; gendarme ; résistant OCM.

François Caulet était le fils de Jean-François Marie, cultivateur et de Marie Joseph Le Meur, ménagère. Il se maria le 26 novembre 1934 à Cavan (Côtes-du-Nord, Côtes-d’Armor) avec Élisa Marie Le Couls.
Ayant intégré la gendarmerie, Il fut gendarme aux armées pendant la campagne de France de 1940. Fait prisonnier et emmené en captivité en Allemagne le 21 juin 1940, il fut libéré en août 1941. Nommé maréchal-des-logis chef, il prit le commandement de la brigade de gendarmerie de Vassy (Calvados) en novembre 1941. Il entra dans la Résistance en janvier 1944 au groupe local OCM de Montchamp. Avec son collègue Pierre Ménochet, il apportait son aide aux réfractaires au S.T.O et transmettait des renseignements sur les opérations de la feldgendarmerie allemande. Il furent arrêtés tous deux par la Gestapo le 30 mai 1944 à la brigade pour attitude anti-allemande et incarcérés à la maison d’arrêt de Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. François Caulet fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France », transcrite sur son acte de naissance et fut homologué au grade d’adjudant FFI et OCM.
Il obtint à titre posthume la Médaille de la Résistance française le 11 mars 1947, la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de vermeil le 11 juillet 1949 et la Médaille militaire le 4 janvier 1950.
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados), sur le monument commémoratif aux Patriotes victimes des Nazis 1940-1945, à Montchamp (Calvados) et sur le monument aux morts, à Lannebert (Côtes-d’Armor).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196180, notice CAULET François, Marie par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 16 octobre 2017, dernière modification le 11 avril 2018.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Jean Quellien et Jacques Vico, Massacres nazis en Normandie, Caen, Ed. Corlet, 2004.— Site en ligne Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie.— Benjamin Massieu Les Gendarmes dans la Bataille de Normandie.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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