PASQUIER Sully, Fernand

Par André Balent

Né le 18 avril 1905 à Arpaillargues-et-Aureillac (Gard) ; mort exécuté par les Waffen SS de la division Brandenburg le 12 juillet 1944 à Servas (Gard) ; cheminot ; militant communiste ; résistant (Front national, groupe des cheminots de l’Armée secrète)

Sully Pasquier naquit à Arpaillargues-et-Aureillac une commune de l’Uzège, dans la partie orientale du Gard. Fils de Léopold Émilien et de Louise Herminie Clap, il se maria avec Marie Léa Rouvière dont il eut une fille née en 1930.

Il effectua un parcours professionnel aux chemins de fer, d’abord au PLM puis à la SNCF lors de sa création effective, le 1er janvier 1938. Il fut embauché en octobre 1926 comme manœuvre au dépôt et ateliers ferroviaires de Lyon-Mouche (Lyon, Rhône). Manœuvre à l’essai, il fut commissionné en 1927. En mai 1928, il fut muté à Nîmes (Gard), puis, en janvier 1929, à Alès (Gard). Élève mécanicien à Sète (Hérault) en février 1943, il retourna au dépôt d’Alès en janvier 1944.

Sully Pasquier milita au Parti communiste, (avant et/ou après la dissolution en octobre 1939 ?). Il était connu et surveillé comme communiste, il fut arrêté préventivement la nuit du 10 au 11 novembre 1942 alors que les organisations résistantes d’Alès préparaient une manifestation afin de commémorer l’armistice du 11 novembre. Il fut détenu pendant un jour. Engagé dans la résistance, il ne limita pas ses activités au seul PC. Il intégra les rangs du Front national en 1942. Au cours des premiers de 1943, il intégra le groupe des MUR et de l’AS formé au dépôt d’Alès autour de Marcel Pantel, avec, en particulier, Aimé Crégut et Gilbert Juchs. Il participa avec ces militants à divers sabotages ou destructions de matériels et d’installations ferroviaires sur les lignes de l’étoile d’Alès, en particulier sur la ligne principale, de Nîmes à Clermont-Ferrand.

Il fut arrêté chez lui le 6 juillet 1944 à Alès (Gard), le même jour que ses camarades cheminots Aimé Crégut, et Gilbert Juchs par deux Allemands en civil d’après sa veuve, vraisemblablement des éléments de la 8e compagnie de la division Brandebourg, couramment désignés comme des des Waffen SS et présents à Alès depuis le 5 mai 1944 ; Il fut interné et torturé au fort Vauban. Le 12 juillet 1944, il fut exécuté d’une balle dans la tête. Son corps fut jeté avec d’autres dans le puits de la mine de lignite désaffectée de Célas à Servas (Gard). Les corps du puits de Servas furent remontés le 12 septembre 1944 et identifiés.
Son décès fut constaté le 15 septembre 1944 et confirmé par jugement du Tribunal civil de Première instance d’Alès du 27 octobre 1944.
Il obtint la mention « Mort pour la France » par lettre du service de l’état civil de Paris le 14 mars 1945, inscrite en mention marginale de l’acte de décès transcrit à la mairie de Servas le 5 novembre 1944.
Il fut homologué avec le grade de capitaine des Forces françaises de l’Intérieur en 1948.
Sully Pasquier fut reconnu interné résistant le 8 août 1955.

Le nom de Sully Pasquier figure sur des plaques apposées dans les gares de Nîmes et d’Alès, dans un bureau de l’arrondissement SNCF de Nîmes. Il figure également sur les monuments aux morts d’Alès et Arpaillargues-et-Aureillac, sur la plaque commémorative des morts de la seconde Guerre mondiale à Alès.

Voir Servas, Puits de Célas (9, 10, 27 juin 1944 ; 11, 12 juillet 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196186, notice PASQUIER Sully, Fernand par André Balent, version mise en ligne le 16 octobre 2017, dernière modification le 28 juin 2019.

Par André Balent

SOURCES : Arch. justice militaire, Tribunal militaire de Marseille jugement n°43/7136 du 15/02/1951, Affaire Richter Karl, Strieffler Ernst, X…et jugement n°654/8464 du 12/12/1952 François Carbone. — Hervé Barthélemy, Cédric Neveu, entrée « Pasquier Sully » in Thomas Fontaine (dir.), Cheminots victimes de la répression 1940-1945. Mémorial, Paris, Perrin, SNCF, 2017, pp. 1131-1132. — Site MemorialGenWeb consulté le 16 octobre 2017.— note Jean-Marie Guillon. — État civil, Servas (acte de décès).

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