GARDBERG Moïse

Par Bernard Reviriego, Dominique Tantin

Né le 18 mai 1882 à Minsk (Empire russe, Biélorussie), massacré le 29 mars 1944 à Château-L’Evêque (Dordogne) ; de nationalité polonaise ; menuisier ; victime civile d’origine juive.

Moïse Gardberg fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Moïse Gardberg était l’époux de Minka Blumberg et il était père d’un enfant. Réfugié de Strasbourg, il avait été un temps interné au camp d’Agde dont il fut libéré avec sa famille le 9 janvier 1941 avec l’autorisation de s’installer à Château-L’Évêque (Dordogne) et une incitation à émigrer outre-mer. Le 29 mars 1944, il fut abattu à Château-l’Evêque, avec quatre autres victimes juives, dans le bois de « Mesplier », par des éléments de la division Brehmer après que les Allemands se soient fait remettre la liste des Israélites réfugiés à Château-l’Evêque.
Son nom figure sur la stèle édifiée sur le lieu des exécutions ainsi que sur le monument aux morts de la commune.

Voir Château-l’Évêque (29 mars 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196217, notice GARDBERG Moïse par Bernard Reviriego, Dominique Tantin, version mise en ligne le 17 octobre 2017, dernière modification le 23 décembre 2020.

Par Bernard Reviriego, Dominique Tantin

SOURCES : Archives : Arch. dép. Dordogne, 42 W 57 – dossier ; 42 W 80 - dont photo et signature ; CDJC DCXXVI-12. Registre d’état civil de Château-l’Evêque. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 176-177, 402. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 69. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, pp. 239, 333. — MémorialGenWeb. — Anacr Dordogne, Mémorial de la Résistance en Dordogne… Sous la terreur nazie, Périgueux, Copédit, 1985, p. 157.

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