MEYER Jacques

Par Bernard Reviriego, Dominique Tantin

Né le 25 août 1872 à Wolfisheim (Bas-Rhin annexé, Empire allemand), massacré le 29 mars 1944 à Saint-Médard-d’Excideuil (Dordogne) ; victime civile d’origine juive.

Jacques Meyer fut l’une des nombreuses victimes de la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département ; les hommes furent abattus parce que juifs et, à plusieurs reprises, tandis que, bien souvent, les femmes et les enfants furent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Jacques Meyer était le fils de feu Aron et de feue Judith Moch et il avait épousé Mélanie Haehnel. Il était domicilié à Saint-Médard-d’Excideuil. Le 29 mars 1944, il y fut arrêté puis exécuté, à 11 h 30, au lieu-dit Gacherie.
Ce même jour, quatre autres Juifs furent arrêtés à Excideuil et à Saint-Médard-d’Excideuil puis exécutés, ce même jour, en divers lieux. Il s’agit de Michel Leibovici, arrêté à Excideuil, qui a été fusillé à Corgnac-sur-l’Isle, de son gendre, Gerson Jacob Makowski, qui a été fusillé à Brantôme (lieu-dit Besse de Courrières), de Jules Kalifat, qui a été fusillé à Saint-Médard-d’Excideuil (au lieu-dit Charreaux), d’Eugen Ochs, fusillé, comme Jacques Meyer, au lieu-dit Gacherie.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196253, notice MEYER Jacques par Bernard Reviriego, Dominique Tantin, version mise en ligne le 18 octobre 2017, dernière modification le 5 novembre 2017.

Par Bernard Reviriego, Dominique Tantin

SOURCES : Registre d’état civil de Saint-Médard-d’Excideuil. Arch. dép. Dordogne, 1573 W 6 ; 14 J 21 ; 1 W 1815-2. Rapport d’activité de la gendarmerie pour le mois d’avril 1944. Correspondance privée avec M. Théodore Haenel. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, pp. 186. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, p. 86. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, p. 237-239, 411-412.

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