CISSOIRE Raymonde, Elise [née KLEINHOLTZ]

Par Daniel Grason

Née le 15 janvier 1917 à Paris (XVIIIe arr.), morte le 9 juillet 1997 à Champs-sur-Marne (Seine-et-Marne) ; fille de salle en hôpital ; résistante et déportée.

Fille d’Arthur Kleinholtz, tourneur sur métaux, et de Marie Cayotte, journalière puis marchande de quatre saisons, Raymonde Kleinholtz obtint à le CEP à l’issue de l’école primaire. Elle épousa Marcel Cissoire le 30 septembre 1933 à Paris (XVIIIe arr.), le couple eut un enfant, la famille habitait 59 rue Jeanne-d’Arc à Paris (XIIIe arr.). Raymonde Cissoire y vivait avec sa mère et son enfant, son mari ayant été fait prisonnier, il était dans un Stalag en Allemagne. Elle travaillait comme fille de salle à l’hôpital de Bicêtre (Seine, Val-de-Marne).
Á la suite de l’arrestation de son neveu André Brier et de son camarade Léonard Brugniaud, Raymonde Cissoire fut interpellée le 16 décembre 1943 vers 19 heures 50 alors qu’elle rentrait à son domicile. Elle avait acceptée d’entreposer des ballots de tissus chez elle, or les pièces de textile avaient été dérobées par des FTP à la gare d’Austerlitz. Interrogée, elle affirma ne pas connaître la provenance des pièces de tissu. Parlant de son neveu Brier et de Brugniaud, elle affirma : « J’ignorais qu’ils étaient membres des FTP, je savais qu’ils ne travaillaient plus tous les deux, par crainte de partir en Allemagne. » Son neveu lui avait demandé la clef de son logement pour entreposer des tissus qu’il avait acheté avec l’intention de les revendre.
Les Autorités allemandes demandèrent le transfert de Raymonde Cissoire dans le quartier allemand de la prison de Fresnes. Elle y a été interrogée par des hommes du SD IV (Gestapo) dont le siège était 11 rue des Saussaies à Paris (VIIIe arr.). Elle fut très probablement battue.
Incarcérée au fort de Romainville, Raymonde Cissoire a été extraite avec cinquante autres femmes le jeudi 16 mars 1944 pour être déportée. Toutes étaient « NN » ce qui signifiait Nacht und Nebel (Nuit et Brouillard) autrement dit condamnées à disparaître.
Elles partirent sans certitude de la gare du Nord à destination du camp de Ravensbrück. N’ayant pas été jugées à Aix-la-Chapelle en tant que « NN », elles furent dès leur arrivée au camp de concentration, enfermée dans un Block spécifique. Elles ne pouvaient recevoir ni courrier ni colis et n’étaient pas affectées à des Kommandos de travail extérieurs.
Elle a été transférée au camp de Mauthausen (Autriche) avec trente autres déportées, trente détenues furent libérées et rapatriées par la Croix-Rouge entre le 22 et le 29 avril. Deux moururent à Bergen-Belsen et une à Ravensbrück, Raymonde Cissoire matricule 34108 a été libérée de Mauthausen le 22 avril 1945 par la Croix-Rouge, elle a été rapatriée le 29 avril 1945 à Annecy (Haute-Savoie).
Divorcée en décembre 1946, elle se remaria le 3 février 1953 à Ambès (Gironde) avec Dominico Valenti. Sous le nom de Kleinholtz épouse Valentin ex. Cissoire Raymonde, elle a été homologuée au titre de la Résistance intérieure française (RIF) et Déportée internée résistante (DIR).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196333, notice CISSOIRE Raymonde, Elise [née KLEINHOLTZ] par Daniel Grason, version mise en ligne le 6 novembre 2017, dernière modification le 7 décembre 2020.

Par Daniel Grason

SOURCES : Arch. PPo. GB 27, GB 120. – Bureau Résistance GR 16 P 320902. – Livre-Mémorial, FMD, Éd. Tirésias, 2004. — État civil.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable