BOYER Régis, Lucien

Par André Balent

Né le 14 février 1871 à Labastide-de-Virac (Ardèche), mort fusillé sommaire le 3 mars 1944 à Labastide-de-Virac ; agriculteur au hameau des Crottes, Labastide-de-Virac, conseiller municipal de Labastide-de-Virac

Régis Boyer était le fils de Simon cultivateur âgé de quarante –six ans et de Julie Eldin. Il était marié avec Ernestine, Élisa, Louise Pradier. La famille souche paysanne Boyer/Manifacier regroupait en 1944 six personnes de trois générations différentes (deux ménages, un adulte célibataire et un mineur adolescent) dont Régis était le plus âgé. À la tête d’une exploitation agricole, il était, toujours en 1944, conseiller municipal de Labastide-de-Virac, élu en mai 1935. Le hameau des Crottes est isolé, sur une zone karstique, près des gorges de l’Ardèche.

Le maquis Bir Hakeim (AS), venant de la région de Pont-Saint-Esprit (Gard), aux prises avec la 9e Panzerdivison SS Hohenstaufen, s’installa aux Crottes le 29 février 1944. Son chef, Jean Capel alias commandant Barot, suggéra aux habitants de quitter un lieu que la présence du maquis rendait dangereux. Ils refusèrent. Le 2 mars 1944, tard dans la soirée, Barot leur conseilla à nouveau d’abandonner leur domicile, alors que Bir Hakeim quittait les lieux afin d’échapper à une nouvelle attaque, prévisible, de la 9e Panzerdivision Hohenstaufen.

Le nouveau refus des habitants des Crottes leur fut fatal. Ils furent fusillés. Les actes de l’état civil indiquent que ce fut vers douze heures. Mais, en l’absence de témoins directs, en dehors des Allemands, il s’agit là d’une annotation purement indicative. Les Allemands traversèrent le village de Labastide vers 14 heures après s’être livrés à leur action meurtrière de représailles. Sa femme Ernestine Boyer, née Pradier, son fils Georges, sa fille Madeleine Manifacier, son gendre Adrien Manifacier et son petit-fils Georges Manifacier figurèrent aussi parmi les victimes civiles de la tuerie du 3 mars 1944.

Le docteur Louis Abrial, de Vallon-Pont-d’Arc (Ardèche), fit le constat du décès de Georges Boyer. Il nota qu’il avait reçu une balle de fusil de guerre au niveau de sa narine droite et que ce projectile était ressorti dans la région de la nuque.

Comme tous les fusillés français, il reçut la mention de « mort pour la France » qui ne fut pas attribuée aux autres victimes civiles, de nationalité italienne. Son nom figure sur la stèle mémorial érigée au hameau des Crottes afin de conserver le souvenir du massacre de ses habitants le 3 mars 1944.

Voir Labastide-de-Virac, hameau des Crottes (3 mars 1944)

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196349, notice BOYER Régis, Lucien par André Balent, version mise en ligne le 22 octobre 2017, dernière modification le 5 novembre 2017.

Par André Balent

SOURCES : Arch. com. Labastide-de-Virac, état civil, acte de naissance et de décès de Georges Boyer. — Sources de la notice Labastide-de-Virac, hameau des Crottes (3 mars 1944). — MemorialGenWeb, consulté le 20 octobre 2017.

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