CANUEL Bernard

Par Jean-Paul Nicolas

Né le 25 novembre 1925, au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) ; employé SNCF ; garde-voie massacré, le 13 août 1944 à La Loupe (Eure-et-Loir) par des militaires allemands.

La Loupe est une ville de l’est du Perche, à la limite entre l’Eure-et-Loir et l’Orne dotée d’une gare de triage sur la ligne Paris-Le Mans. Le 13 août 1944, la ville se situait sur le trajet des troupes allemandes en retrait, chassées vers l’est par les Alliés durant la bataille de Normandie. Des militaires allemands exécutèrent sommairement trois employés de la gare à la date estimée du 13 août 1944.
CANUEL Bernard, SCHMIT François et JOUEN André étaient trois habitants du Havre réfugiés en Eure-et-Loir, réquisitionnés comme garde-voies à la gare de La Loupe. La présence de Havrais à l’intérieur de la France occupée s’explique par l’exposition du Havre à de fréquents bombardements alliés visant le mur de l’Atlantique. Aussi dès 1940 la ville du Havre envoya de nombreuses familles de réfugiés "à l’arrière", en Seine-Inférieure, mais aussi dans divers départements parfois éloignés du Havre. Les trois corps mitraillés furent découverts trois jours après les faits., le 16 août 1944.
Deux mois avant, en juin 1944, la ville de La Loupe avait été sévèrement détruite par les Alliés. Le 17 juin 1944, en début de soirée, le centre-ville fut bombardé à tort par 7 bombardiers alliés qui manquèrent la cible prévue, un dépôt d’essence allemand. Un bilan très lourd : 73 personnes tuées, dont le maire de l’époque, plus de cent blessés. Depuis, la ville de La Loupe s’est concentrée sur la mémoire des 73 victimes civiles du bombardement de juin 1944 (conservée par un mémorial interne à l’Hôtel de ville) et son monument aux morts ne comporte pas les noms des trois garde-voies assassinés en août 1944.
Lieux d’exécutions :Libération de La Loupe (Eure-et-Loir) - août 1944 : trois exécutions sommaires

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196383, notice CANUEL Bernard par Jean-Paul Nicolas, version mise en ligne le 23 octobre 2017, dernière modification le 12 février 2021.

Par Jean-Paul Nicolas

SOURCES : Hommage aux fusillés et aux massacrés de la Résistance en Seine Maritime. 1940-1944. Edité par l’Association Départementale des familles de fusillés de la Résistance de Seine-Maritime. 1992. – Louis Eudier Notre combat de classe et de Patriotes (1934-1945), Duboc Le Havre. – CGT du Havre, IHS de Seine-Maritime, Les Visages des martyrs, op. cit. . — Memorial Genweb. — Bureau résistance SHD, Vincennes. — AMH 2 EC 302 / Acte 452, mairie-annexe de Graville. —registres d’État-Civil pour l’année 1944. transcriptions des Havrais massacrés dans le commune de La Loupe (Eure-et-Loir), ( AMH 1 EC 1104 / Acte n° 993/2 ), note de Stéphane Lobruto.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable