SCHMIT François

La Loupe est une bourgade de l’Est du Perche, à la limite entre l’Eure-et-Loir et l’Orne. Le 13 août 1944 la ville, dotée d’une gare sur la ligne Paris-Le Mans, se situait sur le trajet des troupes allemandes en retrait, chassées vers l’est par les Alliés au cours de la bataille de Normandie. On découvrit le 16 août 1944 en gare de triage de La Loupe les corps mitraillés de trois hommes requis comme gardes-voies. Les décès remontaient au 13 août précédent.
La Loupe était à cette date une ville ravagée depuis quelques semaines.
Deux mois auparavant le 17 juin 1944, en début de soirée, le centre-ville avait été bombardé à tort par 7 bombardiers alliés qui manquèrent la cible prévue, un dépôt d’essence allemand. Un bilan très lourd : 73 personnes tuées, dont le maire de l’époque, plus de 100 blessés, 92 immeubles détruits, 83 devenus inhabitables et environ 250 furent endommagés.
Les trois personnes exécutées sommairement par les Allemands, Bernard Canuel, François Schmit et André Jouen, étaient trois habitants du Havre réfugiés en Eure-et-Loir, réquisitionnés comme garde-voies à la gare de La Loupe. La présence de Havrais à l’intérieur de la France occupée s’explique par l’exposition du Havre à de fréquents bombardements alliés visant le mur de l’Atlantique. Aussi dès 1940 la ville du Havre envoya de nombreuses familles de réfugiés "à l’arrière", en Seine-Inférieure, mais aussi dans divers départements parfois éloignés du Havre. Les trois hommes n’ont pas été répertoriés comme résistants organisés.
La ville de La Loupe s’est concentrée sur la mémoire des 73 victimes civiles du bombardement de juin 1944 (conservée par un mémorial interne à l’Hôtel de ville) et son monument aux morts ne comporte pas les noms des trois Havrais assassinés le 13 août 1944.
Lieux d’exécutions : Libération de La Loupe (Eure-et-Loir) - août 1944 : trois exécutions sommaires