ALBERTO Jacques

Par Annie Pennetier, Jean-Luc Marquer

Né le 11 décembre 1919 à Marseille (Bouches-du-Rhône), exécuté sommairement en représailles le 14 août 1944 à Grenoble (Isère) ; cuisinier ; résistant de l’Armée secrète, homologué Forces françaises de l’Intérieur et interné résistant

Jacques Alberto était le fils de Giovanni, Battista et de Domenica, Rosa Reinaudo.
Il épousa Pierina Conta le 2 septembre 1939 à Villard-Bonnot (Isère). Ils eurent un enfant.
La famille habitait Villard-de-Lans (Isère), où Jacques Alberto exerçait la profession de cuisinier.
Il fut mobilisé le 8 juin 1940 et rejoignit le 6ème bataillon de chasseurs alpins à la caserne Bayard à Grenoble (Isère).
Fait prisonnier, il fut interné dans le camp de Surgères (Charente-Maritime).
Libéré au bout d’un mois, il fut affecté au chantier de jeunesse du Châtelard (Savoie).
Libéré début 1941, il reprit alors son travail à l’hôtel de Paris à Villard-de-Lans.
Il s’engagea dans la Résistance à partir du 9 juin 1944 et rejoignit les troupes qui défendaient le Vercors début juillet 1944. Il intégra alors la première compagnie du 12ème B.C.A. reconstitué, relevant du secteur 8 de l’AS-Isère.
Il fut arrêté par les Allemands le 7 août 1944 à Villard-de-Lans et incarcéré à la caserne Dode à Grenoble.
Le 14 août 1944 vers 11h à Grenoble, deux résistants abattirent deux soldats allemands à proximité du café de Rose Sirvin (153 cours Berriat). En représailles, des soldats allemands et des miliciens - sous la direction de Guy Eclache, membre de JEN (Jeunes de l’Europe nouvelle) - firent irruption dans le café et ordonnèrent aux habitants de s’aligner sur le trottoir afin d’obtenir des renseignements. Vers 17h, devant l’usine Bouchayer (164 cours Berriat), 20 maquisards du Vercors arrêtés, descendirent d’un camion allemand et furent immédiatement fusillés les uns après les autres. Leurs dépouilles restèrent volontairement à la vue des passants jusqu’à la tombée de la nuit pour servir d’exemple.
Privés de tout moyen d’identification, les actes de décès furent établis le 17 août 1944 pour des inconnus.
Ce même jour, les victimes furent inhumées au cimetière du Grand Sablon à La Tronche (Isère).
Les fusillés furent rapidement identifiés.
Le cercueil n°17, correspondant à l’acte de décès n°711, était celui de Jacques Alberto.
Le 22 août 1944, Grenoble était libérée.
Jacques Alberto fut enterré le 6 septembre 1944 au cimetière Saint-Roch à Grenoble.
Il obtint la mention "Mort pour la France" et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur, et interné résistant (D.I.R.).
Il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile d’argent et de la médaille de la Résistance à titre posthume.
Son nom apparaît sur le monument commémoratif érigé sur le lieu du massacre à Grenoble, aujourd’hui square des Fusillés.
Il est également inscrit sur le monument aux morts de Villard-de-Lans et dans la commune sur la station 5 du Chemin de Croix qui part de l’Essarton jusqu’à Valchevrière en passant par Bois Barbu, départementale D215C


Voir : Grenoble, 164 Cours Berriat, 14 août 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196474, notice ALBERTO Jacques par Annie Pennetier, Jean-Luc Marquer, version mise en ligne le 4 janvier 2018, dernière modification le 26 avril 2021.

Par Annie Pennetier, Jean-Luc Marquer

SOURCES : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W 534 — Arch. Mun. Grenoble, 4H70 — SHD Vincennes : GR 16 P 6447 ; GR 19 P 38/16 — AVCC Caen : AC 21 P 696538 (à consulter) — Arch. Dép. Isère — Musée de la Résistance de Grenoble — Mémorial GenWeb — Mémoire des hommes — État civil

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