TENNENBAUM Tania

Par Bernard Reviriego, Dominique Tantin

Né le 2 novembre 1904 à Lipsko (Pologne), rescapé du massacre du 27 mars 1944 à Sainte-Marie-de-Chignac (Dordogne) ; otage civil d’origine juive.

Le massacre du 27 mars 1944 à Sainte-Marie-de-Chignac (Dordogne) est l’un des nombreux crimes perpétrés par la division Brehmer en Dordogne.
Du 26 mars au 2 avril 1944, la division Brehmer, ou division B de l’initiale du patronyme de son chef, le général Brehmer, accompagnée par des éléments de la Sipo-SD et de la Brigade nord-africaine et bénéficiant de renseignements collectés par des délateurs, collaborationnistes ou non, et par l’administration de Vichy, traversa le département de la Dordogne, traquant les maquisards et massacrant des civils en représailles dans le cadre d’opérations de répression, mais aussi en conduisant une politique génocidaire à l’encontre des nombreux Juifs réfugiés dans le département. Les hommes furent abattus parce que Juifs et les femmes et les enfants furent souvent arrêtés, transférés à Drancy puis déportés vers les centres de mise à mort, Auschwitz-Birkenau principalement.
En zone dite libre puis zone sud, les Juifs avaient été recensés en application d’une loi de Vichy du 2 juin 1941, le jour même de la promulgation du second statut des Juifs ; un recensement spécifique des Juifs étrangers intervint en janvier 1942 ; enfin, une loi de Vichy du 11 décembre 1942 imposa en zone sud la mention « juif » sur la carte d’alimentation et sur la carte d’identité des Juifs français et étrangers.
Marié, père de deux enfants, Tania Tennenbaum, réfugié en Dordogne, était domicilié à Saint-Pierre-de-Chignac où il fut arrêté le 4 mars 1944. Emprisonné à Limoges, il fut ramené en Dordogne et il fit partie des 25 exécutés comme otages à Sainte-Marie-de-Chignac au lieu-dit Les Potences le 27 mars 1944 par des éléments de la division Brehmer en représailles à une action de la Résistance. Les victimes étaient en majorité d’origine juive. Tania Tennebaum fut l’un des deux survivants avec Joseph Camosetti ; ils simulèrent la mort et une fois les soldats partis, ils se réfugièrent dans les bois. Leurs témoignages permirent de connaître avec précision le déroulement du massacre.
Voir Sainte-Marie-de-Chignac, 27 mars et 1er avril 1944

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196531, notice TENNENBAUM Tania par Bernard Reviriego, Dominique Tantin, version mise en ligne le 27 octobre 2017, dernière modification le 4 novembre 2020.

Par Bernard Reviriego, Dominique Tantin

SOURCES : Arch. dép. Dordogne, 1573 W 6 ; 42 W 239-1 ; 1573 W 8, relation de septembre 1944 signé Bousquet ; 1573 W 8, récit de Mme Mialhe, institutrice de Sainte-Marie-de-Chignac, sans date ; E-dépôt Périgueux, 5 H 3, note n° 2543 des Renseignements généraux (non datée) adressée le 31 mai 1945 par le maire de Périgueux au service de recherches des crimes de guerre à Limoges ; 1 W 1901-2, rapport de gendarmerie n° 230/2 du 8 novembre 1944 établi d’après le témoignage de Tania Tennenbaum ; 7 AV 59, enregistrement de sa fille, Madame Rachel Goldfeder, consultable aux Archives départementales de la Dordogne. — Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Éditions Fanlac-Archives départementales de la Dordogne, 2003, pp. 240-242, 471. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, La traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p. 143-163. — Paul Mons, La folie meurtrière de la division Brehmer, mars-avril 1944, Dordogne-Corrèze, Haute-Vienne, Brive-la-Gaillarde, Éditions Les Monédières, 2016, pp. 71-73.

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