CHAUMONT Maurice

Par Michel Rosier

Né le 14 décembre 1910 à Beaufay (Sarthe), mort le 1er juin 1964 ; avocat ; militant et élu socialiste du Mans (Sarthe).

Avocat au barreau du Mans, ce fut à la Libération que Maurice Chaumont apparut dans la vie politique locale comme militant SFIO, conseiller municipal de la majorité d’union de la gauche élue au printemps 1945. Lorsque Robert Collet* devint maire du Mans à la fin de l’été, il en fut le proche collaborateur, véritable homme de confiance partageant ses convictions, en partisan vigoureux de la laïcité et de l’union de la gauche. Le 19 octobre 1947, les socialistes perdirent la mairie au profit du RPF, mais Maurice Chaumont demeura l’un des sept conseillers municipaux SFIO.
Il fut pendant quelques mois - du 16 novembre 1947 au 27 juin 1948 - trésorier de la fédération sarthoise de son parti, aidant son ami Collet, promu secrétaire fédéral. Il fut du reste, au côté de ce dernier, l’un des dirigeants de la section locale de la Ligue des droits de l’Homme (et semble-t-il secrétaire de la fédération départementale en 1956).
En 1953, toujours candidat sur la liste conduite par Collet pour les municipales, il fut à nouveau réélu. Un autre combat le mobilisa : celui de la CED. Il signa, avec 21 autres militants de gauche, un manifeste public « Contre le réarmement allemand » qui parut dans Le Maine libre du 24 novembre 1953. Les signataires appartenaient à toute la gauche, des chrétiens aux communistes, et la prise de position, relayée par la presse du PCF, entraîna de vifs échanges épistolaires entre d’une part Collet et Chaumont, d’autre part le secrétaire fédéral du moment, Me Marzorati. Ce fut l’une des fractures que connut la fédération sarthoise de la SFIO dans l’après-guerre.
Sans doute moins à l’aise dans son parti, il fréquenta en 1954 des chrétiens de gauche, des enseignants laïques non encartés intéressés au regroupement des gauches dissidentes puis, plus tard, motivés par l’opposition à la guerre d’Algérie. Ce fut notamment dans cet espace qu’il rencontra le docteur Henry Lelièvre, communiste et cheville ouvrière du Mouvement de la paix dont Maurice Chaumont devint président à la fin des années 1950. Très liés, tous deux se retrouvaient pour vanter l’apolitisme du Mouvement.
Comme une majorité de socialistes sarthois, il manifesta son hostilité immédiate au retour du général de Gaulle, présida en mai 1958 le Comité sarthois de défense de la République et s’activa dans la propagande en faveur du non au référendum constitutionnel de septembre.
Il avait pris ses distances vis-à-vis de la SFIO et, presque naturellement, aux municipales de 1959, se retrouva en seconde position sur la liste UFD (Union des forces démocratiques) que conduisait Henri Ledru au Mans, rassemblement aussi exhaustif que fugitif des gauches dissidentes dont les chances étaient quasi nulles face à la force communiste.
Ce fut la fin de la carrière politique de Maurice Chaumont. Il avait été bâtonnier de l’Ordre des avocats de la Sarthe du 3 octobre 1952 au 24 septembre 1954. Cet homme réservé, intellectuel à sa manière, devait mourir jeune, le 1er juin 1964.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19658, notice CHAUMONT Maurice par Michel Rosier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 4 décembre 2018.

Par Michel Rosier

SOURCES : Arch. Dép. Sarthe. — Arch. mun. du Mans. — Entretiens avec Jean Cureau et Henry Lelièvre. — Ordre des avocats de la Sarthe.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
fiches auteur-e-s
Version imprimable