PHILIPS Joubert, Masséna, César [alias « lieutenant Jacques »]

Par Frédéric Stévenot

Né le 1er mars 1910 à Hirson (Aisne), tué le 5 septembre 1944 à Santes (Nord) ; marié ; employé SNCF ; militant communiste ; FFI-FTPF.

Joubert PHILIPS
Joubert PHILIPS
Source : blog de Jean-Jacques Thomas

Fils de Maxime Joubert, ferronnier âgé de trente-trois ans, et de Létitia Hortense Eugénie Lejeune, âgée de trente-sept ans, Joubert Philips naquit à Hirson, au 24 de la rue de Mondrepuis. Il se maria à Hirson le 24 novembre 1928 avec Émilienne Yvonne Bernaille ; l’union fut dissoute par jugement de divorce rendu le 8 janvier 1943 par le tribunal civil de Vervins (Aisne). Joubert Philips se remaria à Hirson quelques jours plus tard, le 4 avril 1943, avec Gabrielle Augusta Florentine Steurbaut.

En 1939, au moment de la déclaration de guerre, il fut employé SNCF au dépôt d’Hirson, comme aide-ouvrier. Il fut militant des Jeunesses communistes et membre du parti.
Avec quelques camarades, dont Roger Bocquillon, Joubert Philips participa à l’organisation d’un groupe de FTP. Les premières actions visèrent à distribuer des tracts et des journaux clandestins. Après la récupération du matériel et des armes nécessaires, le groupe put faire des sabotages : déraillements, destructions d’aiguillages, détérioration d’appareils électriques et de sous-stations de dépôts. Des arrestations dispersa les éléments. Joubert Philips dut quitter Hirson pour Roubaix, où il pris la responsabilité d’une compagnie sous le pseudonyme du « lieutenant Jacques ».

Le 1er septembre, à l’approche des troupes alliées, les mouvements de résistance s’accordèrent pour lancer un soulèvement général. Le lendemain, ils s’attaquèrent aux différents objectifs désignés et aux convois allemands en retraite vers la Belgique, tandis que l’hôtel de ville fut investi par les FFI. Laissant la Résistance nettoyer le secteur de Roubaix, les Alliés purent marcher vers Bruxelles, libérée le 3 septembre, et le port d’Anvers.
Le 5 septembre, remplaçant son responsable direct lors de l’une des dernières opérations à Santes, près de Roubaix, le véhicule de Joubert Philips fut touché par le tir d’un blindé allemand, sur la route nationale, à la hauteur du pavé d’Erquinghem-le-Sec. Son corps et celui de ses camarades furent ramassés le lendemain par les équipiers nationaux. Leurs cercueils furent ramenés à Roubaix et exposés à la mairie avec une garde d’honneur, avant que les funérailles fussent célébrées le 9 septembre.

Homologué FFI et RIF (GR 16 P 474578), Joubert Philips reçut la médaille de la Résistance (décret du 15 juin 1946 ; JO du 11 juillet 1946) et la croix de guerre à titre posthume. « Tué au combat », il fut reconnu « mort pour la France » à titre militaire, par décision du secrétariat aux Anciens Combattants (AC 21 9 130843), le 3 juillet 1945.
Le 17 mars 1945, une délibération du conseil municipal d’Hirson attribua son nom à sa rue natale. Joubert Philips figure sur la stèle commémorative SNCF de la cité de Buire (Aisne), ainsi que sur le monument aux morts d’Hirson et les plaques commémoratives apposées dans la gare.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196591, notice PHILIPS Joubert, Masséna, César [alias « lieutenant Jacques »] par Frédéric Stévenot, version mise en ligne le 31 octobre 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Frédéric Stévenot

Les cercueils des dernières victimes du 5 sept. 1944
Les cercueils des dernières victimes du 5 sept. 1944
Source : blog de Jean-Jacques Thomas
Joubert PHILIPS
Joubert PHILIPS
Source : blog de Jean-Jacques Thomas

SOURCES. État civil d’Hirson (Bernard Vilain). --- Sites Internet : Blog de Jean-Jacques Thomas ; Mémorial GenWeb ; Mémoire des hommes ; service historique de la Défense.

ICONOGRAPHIE. Blog Jean-Jacques Thomas

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