VENUAT Maurice, Jean. Écrit aussi VENUA

Par Jean-Noël Dutheil

Né le 22 septembre 1887 à Montluçon (Allier), mort le 1er octobre 1980 à Montluçon ; menuisier au Paris-Orléans, directeur de la coopérative ouvrière de production des menuisiers ; secrétaire de la Bourse du travail de Montluçon en 1913-1914 ; conseiller municipal socialiste de Montluçon, 1919-1925, socialiste puis communiste.

Fils d’un journalier, Maurice Vénuat fut secrétaire général de la Bourse du Travail de Montluçon en 1913, il habitait place des Trois Ayards. Il partit aux armées le 6 août 1914 et fut cité, le 19 avril 1917, à l’ordre du Régiment comme très brave et très zélé. Le 7 janvier 1919, il travailla à la gare de Périgueux comme menuisier à la Compagnie du Chemin de Fer du Paris-Orléans.
Il revint à Montluçon où il se maria le 5 avril 1919. Sa participation aux grèves de 1920 lui valut d’être révoqué le 12 mai 1920. Les patrons refusant de l’embaucher, il fonda une coopérative ouvrière de production des menuisiers, rue des Grands Prés.
Domicilié 53 rue d’Argenty, il entra au conseil municipal de Montluçon sur la liste socialiste conduite par Paul Constans le 30 novembre 1919.
Selon un rapport du Commissaire Spécial (11 décembre 1920), Maurice Vénuat se plaignit de Valette, secrétaire de la Bourse du Travail de Montluçon, l’accusant de n’avoir accordé aucun subside à la coopérative qu’il dirigeait. Valette affirma que la coopérative n’était que de nom une association ouvrière, car, avant six mois dit-il les huit fondateurs seront patrons et auront éliminé les ouvriers. Marx Dormoy prit la défense de Vénuat. Valette demanda la nomination d’une commission de trois membres de la Bourse et trois membres de coopérative pour s’aboucher avec la CGT. Au cours de la controverse, des membres de la Bourse prétendirent que Vénuat avait utilisé sa position au sein de la municipalité pour y obtenir des prix avantageux. La Bourse du Travail donna raison à Valette.
Un an plus tard, la Commission exécutive de l’Union Départementale de l’Allier rendit compte que, dans les milieux ouvriers, d’un fort mécontentement à l’encontre du maire de Montluçon, Constans. Un des griefs fut que la coopérative des fils Constans faisait de la concurrence à la coopérative des menuisiers, dont le secrétaire, écœuré, dit-on, doit sous peu donner sa démission (13 décembre 1921).
Il fut candidat aux élections municipales des 3 et 10 mai 1925 sur la liste communiste conduite par Ernest Montusès, non élue avec 32 % des suffrages exprimés.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196604, notice VENUAT Maurice, Jean. Écrit aussi VENUA par Jean-Noël Dutheil, version mise en ligne le 31 octobre 2017, dernière modification le 31 octobre 2017.

Par Jean-Noël Dutheil

SOURCES : Arch. Dép. de l’Allier 1M267 ; 1M2358 ; 1R828.

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