MONSION Jean

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 15 septembre 1889 à Saint-Martial (aujourd’hui Saint-Martial-sur-Isop, Haute-Vienne), exécuté sommairement à Caen (Calvados) le 6 juin 1944 ; artisan maçon ; résistant OCM.

Jean Monsion était le fils de René, cultivateur et de Marie Faure, sans profession, domiciliés au hameau de Villemessant. Il se maria le 26 août 1918 à Montchamp (Calvados) avec Angèle Léontine Amélie Marie. Il était artisan maçon.
Il fut appelé sous les drapeaux le 3 octobre 1910 et mis en disponibilité le 25 septembre 1912. Il se retira alors à Bellac (Haute-Vienne) puis partit s’installer dans le Calvados le 19 avril 1913, à Montchamp où il se maria. Il fut mobilisé le 3 août 1914 au 14e régiment d’infanterie et envoyé au front le 5 août, dans la Marne. Blessé à 3 reprises entre 1914 et 1918, il obtint la Croix de guerre avec étoile de bronze. Il fut libéré le 6 août 1919 et décoré de la médaille militaire le 16 juin 1920.
Pendant l’occupation, il entra dans la Résistance à l’Organisation civile et militaire (OCM). Ayant caché le responsable O.C.M. de son secteur, il fut arrêté par la Gestapo à Montchamp le 25 mai 1944 et interné à la maison d’arrêt, à Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Jean Monsion fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Selon la mention marginale de son acte de naissance, il est décédé à Montchamp (Calvados) le 6 juin 1944
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196717, notice MONSION Jean par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 6 novembre 2017, dernière modification le 4 novembre 2017.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : Site en ligne Le forum du débarquement et de la bataille de Normandie6 juin 1944 : Fusillés à la prison de Caen, Clioweb, le blog, juin 2016.— Mémorial GenWeb.— État civil.

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