CHAUSSINAND Lucienne [née CARRIA Lucienne]

Fille d’un cantonnier et d’une ménagère, Lucienne Chaussinand fréquenta l’école laique jusqu’à 15 ans. Elle adhéra au Parti communiste français en 1934 ou 1935, milita dans le XVIIe arr. de Paris, suivit une école régionale et siégea au comité régional en 1937. Ses liens n’étaient pas coupés avec le Gard car, en 1937, elle se réclamait de Michel Isidore, maire communiste du Martinet. Elle était, en mai 1938, secrétaire de la région parisienne du Rassemblement mondial des femmes contre la guerre et le fascisme.

En 1940, elle fut un des principaux agents de liaison de la direction du Parti communiste devenu clandestin. Ainsi Auguste Havez raconte que c’est elle qui vint le voir au Mans, vers juillet 1940, pour reprendre contact avec lui au nom de la direction. Elle fut une des responsables de l’activité des femmes en zone sud.

Arrêtée avec Juliette Dubois* le 25 novembre 1941 par la police française, quai des Célestins à Lyon, elle était en possession de nombreux documents servant à la propagande communiste.

Elle fut incarcérée à la prison Saint-Joseph à Lyon le 19 décembre 1941 puis condamnée, le 5 mai 1942, par le tribunal militaire de Lyon aux travaux forcés à perpétuité. Le 9 février 1943, elle était transférée à la prison de Marseille, puis à celle de Rennes et enfin au fort de Romainville.

Elle fut déportée le 18 avril 1944, au départ de la gare de l’Est à Paris, vers Ravensbruck d’où elle fut transférée le 12 août 1944 à Beendorf (Kommando de Neuengamme). Libérée et rapatriée par la Suède, elle passa au centre de Paris-Lutétia le 23 juin 1945.

On la retrouve, après la Libération, secrétaire nationale de l’Union des femmes françaises de 1953 à 1957 et maire adjoint de Saint-Ouen de 1953 à 1959.

Elle était mariée à Alexis Chaussinand*, né le 20 mai 1907 à Saint-Florent-sur-Auzonnet (Gard), pâtissier.