RIOU Antoine, Jean

Par Michel Thébault

Né le 23 novembre 1898 à Lavaveix-les-Mines (Creuse), exécuté sommairement le 8 août 1944 à Lavaveix-les-Mines (Creuse) ; retraité police municipale de Paris (Seine) ; résistant FTPF.

Il était le fils de François, Marie Riou, âgé de 27 ans à sa naissance, mineur et d’Anne Pierre lingère, âgée de 24 ans, domiciliés tous deux au bourg de Lavaveix. Son père était mineur aux mines de charbon de Lavaveix, ouvertes en mars 1868 par la société des Houillères d’Ahun (elles fermèrent après un siècle d’activité en 1969). Antoine Riou résidait en 1917 à Paris où il exerçait la profession de boucher. Il s’engagea pour trois ans dans la marine, en février 1917, devançant l’appel sous les drapeaux, à la mairie du VIIIème arrondissement. Apprenti marin dans le corps des Equipages de la Flotte, il embarqua en juillet 1917 sur le croiseur cuirassé « Edgar Quinet », affecté à la 1ère division légère en Méditerranée. Ce croiseur resta basé à Malte jusqu’à la fin du conflit et participa aux diverses opérations militaires en Méditerranée orientale. Antoine Riou fut affecté en février 1919 au dépôt des équipages à Toulon, où il fut promu quartier-maître, le 1er janvier 1920. Il fut démobilisé après ses trois ans début février 1920. Il entra alors dans la police municipale de Paris comme gardien de la paix et se maria à Saint-Cloud (Seine, aujourd’hui Hauts-de-Seine) avec Odette Beaufort le 18 novembre 1922. Le couple résida à Paris dans le VIIIème puis dans le XVIème arrondissement jusqu’aux années 30. A la fin des années 30, retraité de la police parisienne, Antoine Riou revint s’installer à Lavaveix-les-Mines. Il fut mobilisé à nouveau en janvier 1940, affecté aux services d’intendance, comme caporal-chef d’exploitation, à la 13ème section des commis et ouvriers militaires d’administration (COMA) basé à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Il fut vraisemblablement démobilisé à l’été 1940 et revint vivre à Lavaveix.
Il s’engagea dans la Résistance à une date inconnue, rejoignant les FTPF, au sein du sous-secteur B (cantons de Bourganeuf, Pontarion et Ahun), appartenant à la 2107ème compagnie FTP. Après le passage de la brigade Jesser dans la deuxième quinzaine de juillet 1944, la répression contre la résistance se poursuivit dans les premiers jours du mois d’août, par des vagues de fouilles et de perquisitions dans les villages creusois. Agissant sur renseignements et dénonciations, des unités allemandes, aidées par la SIPO-SD, investirent le 8 août 1944 Ahun où elles arrêtèrent l’adjoint au maire Albert Giraud puis Lavaveix-les-Mines où elles perquisitionnèrent les maisons le long de la route d’Ahun. Antoine Riou présent à son domicile ce jour-là (avait-il été dénoncé ?) tenta de s’enfuir en sautant par une fenêtre et fut abattu après avoir été poursuivi par les soldats allemands.
Il obtint la mention mort pour la France le 2 novembre 1945 et fut homologué caporal-chef FFI. Son nom figure sur le monument aux morts de Lavaveix-les-Mines ainsi que sur une stèle commémorative, route d’Ahun à Lavaveix au lieu de son décès. Son nom est également inscrit sur le mémorial de la résistance creusoise à Guéret (Creuse).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196839, notice RIOU Antoine, Jean par Michel Thébault, version mise en ligne le 8 novembre 2017, dernière modification le 12 mars 2020.

Par Michel Thébault

SOURCES : Arch. Dép. Creuse (État civil ; registre matricule) — Marc Parrotin Le temps du Maquis, Histoire de la Résistance en Creuse Ed. Verso 1984 et Mémorial de la Résistance creusois Ed. Verso 2000 — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb.

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