HARDY Roland

Par Claude Delasselle

Né le 8 mai 1911 à Malicorne (Yonne), tué le 10 juillet 1944 dans les bois de Charentenay (Yonne) ; ouvrier tourneur ; militant communiste ; résistant membre du Service national maquis.

Roland Hardy était ouvrier tourneur à l’usine d’armement d’Augy (Yonne). Connu pour ses opinions communistes, il fut interné pour activités politiques, de juin 1940 à avril 1941 au camp du Vernet (Ariège) puis au camp de Buzet-sur-Baïse (Lot-et-Garonne). Libéré en avril 1941 à la suite d’une pétition d’habitants d’Augy en sa faveur, il revint habiter à Augy où il fut placé en résidence surveillée par arrêté préfectoral de juin 1941.
Fin 1943 ou début 1944, il rejoignit la résistance armée et participa à des vols de tickets de rationnement et à des opérations de sabotage dans l’Yonne. En juin 1944, il fut intégré au sein du Maquis 4 du Service national maquis, communément appelé maquis de la Souille, installé dans les bois de la commune de Charentenay. Ce maquis, commandé par Jean Carré et Jacques Tissu, attendait un parachutage prévu dans la nuit du 8 au 9 juillet, mais celui-ci n’eut pas lieu et, contrairement à ce qui avait été prévu, les maquisards revinrent dormir à leur camp.
Celui-ci fut attaqué le 9 juillet à l’aube par une forte troupe ennemie. Roland Hardy fut chargé par ses chefs de commander un petit groupe d’hommes originaires d’Augy et de retarder l’attaque allemande par des tirs de fusil-mitrailleur, de façon à permettre le repli des maquisards à travers la forêt. Ce petit groupe fut capturé par les Allemands alors qu’il tentait de traverser la route de Trucy-sur-Yonne à Fontenay-sous-Fouronnes. Les cinq hommes (Martial Degois, Henri Demissy, Roland Hardy, Paul Mouffron et Pierre Palaprat) furent emmenés en camion à la prison d’Auxerre, torturés puis ramenés le lendemain à l’emplacement du camp du maquis et fusillés près des fosses qui avaient été creusées pour cacher les armes du parachutage.
Le nom de Roland Hardy figure sur le monument aux morts de la commune d’Augy et sur le monument aux morts du cimetière d’Augy, ainsi que sur le monument des déportés et fusillés de l’Yonne à Auxerre. Son nom figure également, avec celui de ses camarades tués lors de cette attaque, sur une stèle érigée sur la commune de Bazarnes et sur une autre stèle érigée sur la commune de Charentenay à la mémoire de tous les membres du maquis de la Souille morts au combat. Il est titulaire de la carte de Combattant volontaire de la Résistance.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196896, notice HARDY Roland par Claude Delasselle, version mise en ligne le 9 novembre 2017, dernière modification le 9 novembre 2017.

Par Claude Delasselle

SOURCES : Arch. Dép. Yonne, 33 J 18 (registre d’écrou de la prison d’Auxerre). — Témoignage oral de Jacques Tissu (2001). — CDrom La Résistance dans l’Yonne, ARORY-AERI, 2004 (Claude Delasselle, notice Attaque du maquis de la Souille). —Mémorial Genweb.

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