VIGOUROUX Robert, André, Paul

Par Jean-Louis Ponnavoy

Né le 23 juin 1921 à Marles-les-Mines (Pas-de-Calais) ; exécuté sommairement à Caen (Calvados) le 6 juin 1944 ; employé d’usine ; résistant de l’OCM et du groupe du docteur Derrien.

Robert Vigouroux était le fils de Paul Marie, menuisier et de Renée Fernande Élise Coët, ménagère. Il était célibataire.
Domicilié à Clamart (Seine, Hauts-de-Seine), il était employé à l’usine Sauter. Réfractaire au STO, il se cacha dans une ferme, à Ouilly-le-Tesson (Calvados) et créa avec son frère Paul, le groupe de résistance "Les Ardents" dans le Calvados. Il fut affilié au groupe de résistance du Docteur Paul Derrien, de l’OCM. Il fut arrêté par la Gestapo le 2 juin 1944, à Ouilly-le-Tesson et interné à la maison d’arrêt de Caen.
Le jour du débarquement en Normandie le 6 juin 1944 et suite au bombardement de la gare de Caen, le chef du SD de Caen, Harald Heynz décida d’éliminer la plupart des prisonniers afin qu’ils ne soient pas libérés par les troupes alliées. Robert Vigouroux fut sorti de sa cellule et conduit ainsi que 86 autres résistants dans une courette du chemin de ronde de la prison où il fut abattu d’une rafale dans la nuque. Les corps des victimes furent inhumés provisoirement dans une cour de la prison. Dès le lendemain 7 juin, les britanniques donnaient le premier assaut à la ville. Le 30 juin devant l’imminence de la prise de la ville, les allemands exhumèrent les corps pour les faire disparaître sans laisser de traces. Ceux-ci furent transportés en camion en un autre lieu à l’ouest de la ville, probablement dans des carrières de calcaire. Selon certains témoignages, ils auraient pu être emmenés près de Rouen, dans la forêt de La Londe, à l’entrée de laquelle une stèle "À la mémoire des victimes du nazisme dans la forêt de La Londe 1940-1944" a été érigée et incinérés dans une carrière en contrebas. Les corps n’ont donc pas été retrouvés pour être identifiés. Des bûcherons ont vu à cet endroit des camions et des soldats allemands, ainsi qu’une épaisse fumée. En même temps, il y avait une odeur de corps qui brûlent. Cela dura deux jours. S’agissait-il des fusillés de Caen ? Le mystère demeure.
Il obtint la mention « Mort pour la France » le 17 juillet 1946.
Il fut homologué comme soldat des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et obtint le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR).
Son nom figure sur le monument commémoratif des fusillés du 6 juin 1944, à Caen (Calvados), sur la plaque commémorative des frères Vigouroux, à Clamart (Hauts-de-Seine) et sur les monuments aux morts, à Ouilly-le-Tesson (Calvados) et Clamart (Hauts-de-Seine).
Une plaque apposée sur le mur d’entrée de la prison de Caen porte l’inscription suivante : « À la mémoire des prisonniers fusillés par les allemands le 6 juin 1944. L’oppresseur en les tuant a cru les faire mourir, il les a immortalisés ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article196928, notice VIGOUROUX Robert, André, Paul par Jean-Louis Ponnavoy, version mise en ligne le 11 novembre 2017, dernière modification le 22 novembre 2018.

Par Jean-Louis Ponnavoy

SOURCES : SHD Vincennes GR 16P 594498.— Raymond Ruffin Résistance normande et Jour J, Presses de la Cité Paris, 1994.— Mémorial Genweb.— État civil.

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