CHAUVET Gustave, Pierre

Par Jacques Girault, Josette Ueberschlag

Né le 7 avril 1913 à St-Ouen-sur-Gartempe (Haute-Vienne), mort le 5 novembre 1998 à Boulouris-Saint-Raphaël (Var) ; instituteur en Eure-et-Loir ; militant syndicaliste du SNI ; militant communiste, adjoint au maire de Dreux.

Gustave Chauvet en captivité.
Gustave Chauvet en captivité.

Son père, Clément Chauvet, charpentier à la Compagnie des chemins de fer de l’État, et sa mère, Léonie, née Montazeau, d’abord garde-barrière, puis couturière et matelassière, s’installèrent en Eure-et-Loir avec leurs trois enfants en 1924. Sur le conseil de l’instituteur, leur fils aîné, Gustave Chauvet poursuivit des études après le certificat d’études au cours complémentaire de La Loupe et, en 1929, entra à l’École normale d’instituteurs de Chartres. À sa sortie de l’EN, trop jeune pour enseigner, il travailla chez un artisan menuisier ; habile de ses mains comme son père, il avait pensé au métier de menuisier…

Nommé successivement à Nogent-le-Rotrou en 1935, à Brunelles en 1936, aux Autels-Villevillon en 1937, Gustave Chauvet fut muté à Dreux en 1945. Il se maria en décembre 1936 avec une institutrice d’opinions socialistes, Marcelle Ridet, fille d’instituteurs syndicalistes. Le couple eut trois filles et un garçon.

Fait prisonnier dans la poche de Dunkerque en 1940, il fut captif au Stalag III A à Luckenwald, ayant refusé le service de travail obligatoire. Libéré en avril 1945, nommé instituteur à Dreux à l’école Ferdinand-Buisson, il devint directeur en 1960 du groupe scolaire Michelet (école nouvellement créée) où il resta jusqu’à sa retraite en 1969.

Gustave Chauvet adhéra au Syndicat national des instituteurs (CGT) à sa sortie de l’école normale en 1932. Venant tout juste d’être titularisé et œuvrant au rassemblement des forces de gauche, il présenta sa candidature pour être conseiller syndical l’année même où se réalisa en Eure-et-Loir la fusion des deux syndicats CGT et CGTU. Élu, il fut membre du premier conseil syndical unifié à la rentrée 1936. Par la suite, il reprocha au Syndicat national des instituteurs d’avoir cru trop longtemps dans les vertus pacificatrices de la Société des Nations et d’avoir sous-estimé la montée du fascisme. À partir de 1945, il fut à nouveau conseiller syndical, secrétaire de la sous-section du SNI de Dreux. Il fut élu à la commission administrative paritaire départementale. Après la Libération, il anima la commission de travail sur « l’Histoire » dans le groupe départemental Freinet.

Adhérent du Parti communiste français depuis 1940, membre du bureau de la section communiste de Dreux, il en fut la tête pensante durant vingt ans, membre du comité fédéral de 1955 à 1962. Chauvet exprima des désaccords avec le vote des pouvoirs spéciaux le 12 mars 1956, ainsi qu’au sujet des analyses du XXe congrès du Parti communiste d’Union soviétique.

Gustave Chauvet fut élu une première fois, au conseil municipal de Dreux en mars 1953 sur la liste de Maurice Viollette, radical-socialiste. Dans un second mandat consécutif de 1959 à 1965, il fut désigné adjoint au maire Georges Rastel*, successeur de Maurice Viollette. Œuvrant pour l’union des forces de gauche, il fut deux fois le candidat communiste aux élections cantonales à Dreux en 1955 (1 301 voix au 1er tour sur 6 870 suffrages exprimés, 1 314 au second sur 6 857 suffrages exprimés) et en 1960 (1 556 voix au 1er tour, 1 356 au deuxième). Il fut également candidat suppléant aux élections législatives dans la deuxième circonscription de Dreux en 1962 et 1967.

Avant la guerre, il œuvra avec sa future épouse à la mise en place de l’auberge de jeunesse de Dreux qui reçut ses premiers ajistes à la Pentecôte 1936. Avec elle, il prit alors la responsabilité de la trésorerie dans le premier comité des auberges laïques de jeunesse d’Eure-et-Loir. En 1955 et 1956, Chauvet occupa le poste d’intendant à la colonie de vacances de Saint-Brévin gérée par le Cercle laïque de Dreux et ouverte en 1935 par Maurice Viollette. Sur son conseil, l’association de l’Amicale des parents d’élèves « Michelet » acheta en 1964 une ferme à Fort-du-Plasne dans le Jura et y installa un centre de vacances portant désormais son nom, qui, après de multiples extensions, fonctionne encore aujourd’hui.

Gustave Chauvet se retira dans le Midi en 1976 où, jusqu’à son décès, il continua à militer au SNI et au PCF.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19696, notice CHAUVET Gustave, Pierre par Jacques Girault, Josette Ueberschlag, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 24 octobre 2021.

Par Jacques Girault, Josette Ueberschlag

Gustave Chauvet en captivité.
Gustave Chauvet en captivité.

SOURCES : Arch. municipales Dreux (N. Fetzer). Archives du Comité national du PCF – Témoignages de deux de ses enfants, Monique Kirchmeyer et Guy Chauvet, ainsi que de Maurice Perche*.

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