Par Alain Dalançon
Né le 21 mai 1915 à Montech (Tarn-et-Garonne), mort le 29 mars 2005 à Bourg-la-Reine (Hauts-de-Seine) ; professeur agrégé des lettres en lycée puis professeur des universités à Bordeaux III (Gironde) ; militant syndicaliste du SNES.
Raoul Baladié était fils et petit-fils d’instituteurs. Son grand-père, Alexis Baladié (1852-1932) avait été instituteur à Castelsarrasin et à Escatalens (Tarn-et-Garonne) ; son père, Henri Baladié (1881-1963), devenu directeur d’école, était un ardent défenseur de la laïcité, ami de Jean Baylet, et sa mère, Jeanne, Antonine Aussignac, était sans profession.
Il effectua ses études secondaires au lycée Ingres de Montauban (Tarn-et-Garonne) où il fut un brillant élève, lauréat du concours général en 1932 (2e prix de version grecque). Admissible au concours de l’École normale supérieure (section lettres) en 1935, il obtint une bourse de licence qu’il termina à la faculté des Lettres de Toulouse, puis un diplôme d’études supérieures, fin décembre 1936, dont le mémoire principal était consacré à Maxime de Tyr.
Reçu à l’agrégation des lettres en 1939 (24e), il enseigna successivement dans les lycées de Tournon (Ardèche), Nîmes (Gard), puis de Bordeaux, à partir de 1950. Marié une première fois en 1935 avec Anne Guy, dont il eut une fille, Jacqueline, il divorça en 1941 et se remaria le 17 septembre de la même année à Agen (Lot-et-Garonne), avec Denise Coldefy, professeure de lettres, qui fut inscrite sur la liste d’aptitude aux fonctions de directrice de collèges classiques de filles en 1946.
Militant du Syndicat national de l’enseignement secondaire dans la section académique de Montpellier (Hérault), il était membre de la commission administrative nationale, titulaire en 1947, suppléant en 1948 sur la liste « B ». Il figura ensuite sur cette liste, de 1949 à 1953, mais sans être élu.
Raoul Baladié obtint sa mutation à Paris, au lycée Janson de Sailly puis au lycée Louis le Grand. Dans les années 1960, il se lança dans la recherche universitaire, et devint en 1963 maître-assistant à Lille auprès de Jean Defradas, puis enseigna à Paris X (Nanterre).
Chargé de recherches au CNRS de 1970 à 1975, il soutint sa thèse sur le « Péloponnèse de Strabon » en juin 1975, sous la direction de Robert Flacelière, et devint professeur de langue et littérature grecques à l’université Bordeaux III. Il prit sa retraite en 1986. En 1998-1999, il présida l’Association des Études grecques.
Il est surtout connu comme traducteur de la Géographie de Strabon : il s’est chargé des livres VII, VIII et IX et a révisé tous les autres volumes parus.
Séparé en 1959 puis divorcé à nouveau en 1977, Raoul Baladié se remaria à Bourg-la-Reine, le 8 octobre de la même année, avec Yolande Triantafyllidou, une historienne-archéologue grecque, sœur de l’historienne Aikaterine Koumarianou, ingénieure de recherches à l’EHESS, spécialiste de la Grèce et de Chypre sous l’occupation ottomane, avec laquelle il mena des recherches. Elle décéda à 92 ans, le 14 août 2013.
Par Alain Dalançon
ŒUVRE : Cinq références comme auteur figurent dans le catalogue de la BNF : Le Péloponnèse de Strabon. Etude de géographie historique, 6 tomes, Les Belles Lettres, de 1980 à 1996.
SOURCES : Arch. IRHSES (Conseils et CA). — Hommage par Paul Demont in Revue des études grecques, 2005, vol.118. — L’Express du midi, 19 décembre 1936. — J.O. juillet 1935 et 6 mai 1946. — Guy Darriet, Yves Gibert, L’Enseignement laïque à l’école de garçons de Montech, 2012. — État civil, Montech. — Renseignement de sa fille, Jacqueline.