CHAUVIGNAT Jean

Par Claude Pennetier

Né le 30 novembre 1884 à Malemort-sur-Corrèze (Corrèze), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; vigneron ; militant communiste de Gironde ; volontaire dans les Brigades internationales ; résistant OS-FTPF.

Fils du cultivateur Aymard Chauvignat, militant paysan propriétaire de Saint-Émilion (Gironde), tout d’abord laitier dans le secteur du Libournais, Jean Chauvignat réalisa quelques économies et, dans les années 1922-1923, acheta une petite propriété à Saint-Émilion qu’il exploita lui-même. Le nom donné à son clos, « Camelinat », est significatif de son admiration pour les Communards et de son engagement.
Militant actif du Parti communiste dans le canton de Libourne dont il fut le responsable, puis à Saint-Émilion où il constitua une cellule, il devint dirigeant du 9e rayon communiste de Gironde dès octobre 1924.
Chauvignat assista au premier congrès de cette organisation, le 18 janvier 1925 à Paris et il fut élu à la commission exécutive. En juin de l’année suivante, il fut désigné comme membre du comité de rayon unique de la Gironde.
Dirigeant du 9e rayon communiste de Gironde dès octobre 1924, Jean Chauvignat fut candidat du Parti communiste aux élections législatives de 1924 et de 1928. Il faisait partie, en janvier 1930, de la cellule de Floirac et, en avril 1931, il était secrétaire de la cellule de Saint-Émilion. En 1936, il devint membre du comité fédéral du PCF. La même année, il s’engagea dans les Brigades Internationales. Blessé à Las Rosas, il revint au début de 1939.
Le clos Camelinat ayant été été vendu, Jean Chauvignat s’installa chez sa sœur à Boscammant en Charente-Inférieure (Charente-Maritime), mais il resta en contact avec les communistes du Libournais, avec Gabriel Massias, fusillé le 24 octobre 1941 au camp de Souge, et devint le responsable illégal pour ce secteur, en liaison avec Henri Souque, le père Covelet, dirigeants illégaux du PCF en Gironde. Il assura les liaisons avec Charles Tillon, dirigeant national du PCF qui séjournait en Gironde fin 1939, début 1940.
Il organisa la lutte armée contre l’occupant et administra le matériel illégal de propagande du Parti communiste à Libourne. Recherché par la police, qui l’avait perdu de vue depuis son retour d’Espagne, et dans l’illégalité depuis août 1941, un arrêté du préfet le 22 septembre 1941 le frappa d’internement. Identifié par la police qui avait suivi son itinéraire, il fut, malgré les précautions, arrêté le 1er août 1942 à Libourne alors qu’il se rendait à un rendez-vous. Il fut interné comme otage à Bordeaux le 20 septembre 1942.
Il a été fusillé le lendemain.

Son fils Marcel Chauvignat (1912-2005), également cultivateur, suivit l’Ecole léniniste interntionale de Moscou. Il fut déporté NN dans les prisons allemandes.
Son autre fils, Édouard Chauvignat, né le 25 octobre 1922 à Saint-Émilion (Gironde), résistant FTPF, fut exécuté sommairement par pendaison le 9 juin 1944 à Uzerche (Corrèze).


Brigadistes fusillés pendant l’Occupation

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article19705, notice CHAUVIGNAT Jean par Claude Pennetier, version mise en ligne le 25 octobre 2008, dernière modification le 11 juillet 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Nat. F7/12988, F7/13090, F7/13104, F7/13121, F7/13125. – Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit., p. 242. – J. Cavignac, IAES, no 40-41. – Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure, 1940-1945, Fusillés et exécutés, Nantes, 2001. – Notes Jean-Pierre Besse. — Comité du Souvenir de Souge, Les 256 de Souge, Lormont, Le Bord de l’Eau, 2014, p. 96.

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