CAMBLOR Casimiro

Par André Balent

Né le 27 janvier 1917 à Langreo, Asturies (Espagne), mort le 30 mai 1944, abattu par les Waffen SS français de la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandenburg, à Portes (Gard) ; résistant guérilléro de l’AGE (Agrupación de guerrilleros españoles), combattant de la 21e brigade (Gard), affecté au maquis Bir Hakeim (AS)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Camblor résidait dans le bassin minier d’Alès à La Grand-Combe (Gard). Maria Camblor, épouse Sanchez (sa sœur ?) fut, en 1943, agent de liaison des FTP-MOI de ce secteur. Par la suite, lorsque les Espagnols formèrent une organisation autonome, distincte de la MOI et des FTPF, ils formèrent l’AGE, bras armé de l’UNE (Union nacional española fondée à l’initiative de la direction du PCE (Parti communiste d’Espagne) en France. Après la création de l’UNE et de l’AGE dans le Gard, Maria Camblor mit son appartement à la disposition de la 21e brigade de l’AGE pour servir de cache d’armes. Elle hébergea également Cristino Garcia Grandas chef de la 3e division de l’AGE lorsqu’il fut blessé après la spectaculaire opération de la prison de Nîmes.
Casimiro Camblor fit partie des combattants de l’AGE qui intégrèrent le maquis (AS) Bir Hakeim commandé par Jean Capel. Il fut peut-être l’un des rares survivants du combat de La Parade (Lozère), le 28 mai 1944. Ou bien, s’était-il égaré lors des péripéties qui émaillèrent le parcours pédestre du gros du maquis Bir-Hakeim entre l’hôtel du Fangas (Valleraugue, Gard) et La Parade (Lozère), les 26 et 27 mai 1944 ? Il se trouvait le 29 mai au mont Aigoual (avec l’Espagnol Saturnino Gurumeta et l’Allemand Albert Stierwald, deux combattants de La Parade qui avaient réussi à forcer le siège du hameau du Causse Méjean ?). Là, il se blessa avec son arme : une balle entrée à l’aine droite, sortit derrière sa cuisse. Cristino Garcia Grandas fut avisé. Il dépêcha depuis La Grand-Combe son agent de liaison Manuel Zurita. Ce dernier transporta Camblor blessé sur son vélo. Ils arrivèrent tard le soir du 29 mai à La Grand-Combe. Garcia Grandas leur demanda de se rendre le lendemain à Larnac (commune des Mages, Gard) chez Emilio Ruiz, médecin espagnol réfugié après la Retirada et employé comme mineur de fond par le 805e GTE (Il était le médecin de l’AGE). Toujours à vélo, Zurita, accompagné d’un autre guérillero, Angel Suarez alias « Polencho », entreprit de transporter Camblor chez le médecin à une vingtaine de kilomètres de La Grand-Combe. Tous trois furent interceptés au Martinet près du château de la Plaine par des Waffen SS français de la 8e compagnie de la division Brandenburg (unité 15727 placée sous l’autorité du lieutenant SS allemand Ernst Striefler. Ces derniers appartenant à la « bande à Harry » étaient déguisés en maquisards. Casimiro Camblor fut exécuté sur place et Suarez réussit à s’enfuir (il put faire le récit de l’événement). Zurita fut capturé vivant et conduit au quartier général de la « bande à Harry », l’hôtel du Luxembourg à Alès.
Camblor reçut la mention « mort pour la France ». Son nom figure sur la stèle commémorative des combattants sans uniforme de la Seconde Guerre mondiale originaires et/ou résidents du canton de La Grand-Combe (limites de 1945) érigée au cimetière de l’Arboux. Il est aussi inscrit sur le monument sur le monument commémoratif des morts issus de la 3e division de l’AGE (guérilleros espagnols), érigé en 2004 près du cimetière, au hameau de L’Affenadou (commune de Portes, Gard), sur la D 59 en direction du Martinet. Dans cette même commune a été érigé un second monument en l’honneur des deux guérilléros tombés en ce lieu : Casimiro Camblor le 30 mai 1944 et Gregorio Hernandez, tué le 4 juin 1944 ; ce monument rassemble côte à côte deux stèles pour chacun des deux guérilléros. Les textes des inscriptions — pour les deux , en français et en espagnol — diffèrent légèrement entre elles et dans chacune des deux versions dans les deux langues. Pour Camblor, ont été gravés les deux textes suivant : « À la mémoire du Patriote FFI Casimiro Camblor mort pour la Libération de la France le 30 mai 1944 » ; « A la memoria del patriota Casimiro Camblor muerto por la Liberación de la Francia el 30 de mayo 1944 ». Son nom figure également sur un monument "aux morts sans uniforme en 1944-1945" dans le cimetière de La Grand-Combe.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197105, notice CAMBLOR Casimiro par André Balent, version mise en ligne le 18 novembre 2017, dernière modification le 21 octobre 2022.

Par André Balent

SOURCES : SHD, Vincennes, GR 16 P 102 576 (nc). — Éveline & Yvan Brès, Un maquis d’antifascistes allemands en France (1942-1944), Montpellier, les Presses du Languedoc/Max Chaleil éditeur, 1987, 348 p. [pp. 226, 258, 259, 316]. — Hervé Mauran, Espagnols rouges. Un maquis de républicains espagnols en Cévennes (1939-1946), Nîmes, Lacour, 1995, 255 p. [pp. 121-122]. — Hervé Mauran, « Des guérilleros espagnols dans les maquis cévenols (1943-1944) » in : Claude Émerique, Laurent Pichon, Fabrice Sugier, Monique Vézilier, La Résistance dans le Gard, Paris, Association pour des Études sur la Résistance intérieure (AERI), 2009, CDROM avec un livret de présentation, 36 p. — Aimé Vielzeuf, Terreur en Cévenne, Nîmes, Lacour Rediviva, 171 p. [en particulier, p. 156, témoignage de Ricardo Samitier]. — Site Mémorial GenWeb consulté le 17 novembre 2017. — Compléments de Juan Munõz.

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