AGOUST Augustine [née HENRY Constance Magdelaine]

Par Gauthier Langlois

Née le 6 juin 1816 à Nîmes (Gard), morte le 4 janvier 1885 à Paris (XVIe arr.), journaliste, sœur du fouriériste Fortuné Henry, belle-mère du communiste Xavier Sauriac, tante des anarchistes Émile Henry et Fortuné Henry fils.

Augustine Agoust était l’ainée d’un couple artisans aisés, Jean-Baptiste Henry (1782-1852) et Marie Bancel (1790-1850). Jean-Baptiste et Marie s’étaient mariés à Nîmes en 1815 et y occupaient une situation honorable acquise par leur travail. Le père, d’abord simple artisan cordonnier, devint bottier puis fourreur. Le couple eut sept enfants auxquels il donna une excellente éducation manuelle et intellectuelle. Il leur transmit également son idéal républicain et révolutionnaire. Selon le commandant Ogier d’Ivry, neveu d’Augustine, le père était originaire des Cévennes, pays des camisards, ce qui expliquerait les sentiments de révolte de la famille que l’on retrouvait à chaque génération.

Le 9 février 1833 à Nîmes, Augustine épousa Antoine Agoust (1806-après 1866). Son époux était issu comme elle d’une famille d’artisans aisés. Les Agoust étaient spécialisés dans l’impression sur étoffes et notamment de motifs d’indienne sur soie. Antoine, qualifié successivement de commis voyageur, de marchand de nouveautés puis de négociant, écoulait la production familiale dans différentes villes. Il lui donna trois enfants. Mais ses absences du domicile conjugal, nécessitées par son métier, furent sans doute à l’origine de la séparation du couple.

Augustine Agoust s’installa alors à Paris avec ses enfants. Selon le Petit Journal, cette « femme d’une rare beauté et d’une intelligence supérieure, vint habiter Paris et collabora à des revues d’enseignement ainsi qu’à certains journaux aux idées avancées ». Augustine Agoust ayant sans doute publié, comme beaucoup de femmes, sous le sceau de l’anonymat ou d’un pseudonyme, nous ne connaissons pas les titres auxquels elle a collaboré. Mais il est possible qu’elle écrivait dans les journaux fouriéristes ou socialistes auxquelles collaborait son frère Fortuné Henry dans les années 1845-1854.

En 1858 elle vivait avec ses filles à Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), un village chic des environs de Paris. C’est là que sa fille Céline Agoust, épousa le communiste Xavier Sauriac, un homme qui partageait l’idéal républicain et social de la famille. Augustine suivit ensuite sa fille dans ses différents domiciles, à Durance (Lot-et-Garonne), puis à Paris (XVIe arr.) au 6, rue Gaston de Saint-Paul où elle décéda en 1885.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article197147, notice AGOUST Augustine [née HENRY Constance Magdelaine] par Gauthier Langlois, version mise en ligne le 20 novembre 2017, dernière modification le 27 février 2019.

Par Gauthier Langlois

SOURCES : Geneanet. — État civil ou recensements de Nîmes, Montpellier, Durance et Paris. — - Le Petit Journal, 15 février 1894. — Le Figaro, 16 février 1894, Le Gaulois, 16 février 1894. Gauthier Langlois, « Fortuné Henry (1821-1882), itinéraire d’un communard méridional », Regards sur la Commune de 1871 en France. Nouvelles approches et perspectives. Actes du colloque tenu à Narbonne en mars 2011, à paraître.

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